Ecolo veut reconquérir la société civile

Le Conseil de Fédération d’Ecolo a adopté vendredi soir à l’unanimité une note stratégique repositionnant le parti d’ici à 2019. Les Verts ont établi une liste des priorités politiques qu’ils défendront dans les années qui viennent et se donnent pour ambition de se reconnecter avec la société civile.

Présentée à la fin mai en petit comité, la note des co-présidents Zakia Khattabi et Patrick Dupriez a ensuite fait le tour des régionales du parti, a été amendée en tenant compte des remarques formulées et présentée au Conseil de fédération qui regroupe les représentants des régionales. Les Verts veulent éviter de courir trop de lièvres à la fois. Ils entendent rester le parti référent dans le domaine environnemental tout en intégrant d’autres préoccupations. La note identifie 6 priorités: la transition écologique de l’économie, l’énergie et la mobilité (Ecolo se revendique le parti des usagers des transports en commun), l’alimentation durable en lien avec la santé, la culture et l’enseignement, l’emploi et la protection sociale (repenser le système pour ne plus être dépendant de la croissance) et la démocratie en vue d’intégrer davantage la dimension participative. Sur cette base, des objectifs politiques sont définis: partage du temps de travail, alimentation bio et locale accessible à tous, globalisation fiscale des revenus, 100% d’énergie renouvelable d’ici 2050, inconditionnalité des droits sociaux et relocalisation de l’économie. Ecolo veut aussi diversifier les formes de militance en vue d’encourager ses militants à s’impliquer dans les mouvements sociaux. Les parlementaires sont invités à jouer un rôle d’interface et les co-présidents seront au centre de la dynamique de reconnexion en organisant des forums permanents, en s’impliquant dans les mobilisations sociales, etc.

Le lancement de plate-formes politiques autour de projets sera encouragé en vue des élections communales de 2018. « Nous voulons que les listes électorales auxquelles nous participons ressemblent aux communes », souligne la note stratégique. L’union avec Groen sera renforcée. Il n’est toutefois plus question de créer un parti fédéral mais de « multiplier les lieux de rencontre » et d’organiser une assemblée générale commune en vue d’adopter des objectifs politiques. Les prochaines échéances électorales seront les communales de 2018. Ecolo veut plus de conseillers communaux et augmenter le nombre de bourgmestres et de communes à participation verte. En vue du scrutin de 2019, le Hainaut, terre de souffrance verte lors des dernières élections, bénéficiera d’un soutien accru et les porte-paroles d’Ecolo Hainaut seront mis en avant.

Les Verts francophones n’éludent pas la question des participations gouvernementales. « Notre histoire nous apprend que nous entrons dans les gouvernements lorsque les urnes nous imposent. Nous ne participerons à une majorité que si le rapport de forces nous est favorable (d’un point de vue électoral mais aussi au regard du soutien de la société civile à l’égard de nos objectifs politiques) », avertit la note. En 2016-2017, un travail sera entamé sur ce point. « D’ici octobre 2018, nous voulons un parti renouvelé et refondé », dit encore le document. A la rentrée, les Verts francophones définiront leur stratégie de communication. Des publics cibles seront identifiés même si Ecolo se proclame toujours « parti d’idées, pas de tranches sociologiques ». La note évoque aussi le rôle des co-présidents dont la complémentarité sera mise en avant. Ecolo s’est parfois distingué par ses dissensions qu’amplifie la démocratie interne du parti. « Nous valorisons la polyphonie maîtrisée. Polyphonie n’est pas cacophonie. Ce n’est pas davantage un exercice permanent d’autocritique publique. C’est l’idée que les parlementaires et les mandataires contribueront également à porter la voix d’Ecolo », résume la note. Une assemblée générale « reconstituante » est attendue au début de l’année prochaine.

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