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Ecolo, PTB et N-VA sensibles à l’effet Diables Rouges

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Un parti politique, c’est un peu comme un club de foot. Une campagne victorieuse fouette les adhésions, un revers électoral dope les défections. Les Verts, l’extrême-gauche et les… nationalistes sont les plus exposés à ces aléas bien connus des vedettes du ballon rond.

Un cap électoral, c’est aussi un stress test de l’assise militante. Son verdict n’est pas non plus politiquement anodin. « Les membres sont un signe de force ou de faiblesse sur lesquels les partis peuvent jouer en vue de se comparer aux autres et donc de gagner un avantage compétitif, d’autant que l’idéal du parti de masse domine », souligne une étude récente du Cevipol, le centre d’étude de la vie politique à l’ULB.

Encore faut-il démontrer qu’un passage par les urnes inciterait à prendre une carte de parti ou à la rendre. Le rapport de cause à effet n’est pas formellement établi, vient de conclure l’équipe du Cevipol qui a corrélé, grande première, plus de quarante ans de rendez-vous électoraux d’envergure nationale aux fluctuations des adhésions des partis entre 1970 et 2013 (1). « Pas plus que le lien entre de nouvelles affiliations et une participation gouvernementale n’est clairement démontré sur le long terme », relève Emilie Van Haute, coauteur de l’enquête. A méditer par le MR et ses adversaires: c’est plutôt la virulence des attaques de la gauche politique et syndicale qui grossirait les rangs de la droite.

Un agenda électoral devrait tout de même rendre plus attentifs les partis démocrates-chrétiens, et de façon encore plus marquée les écologistes. Car ces formations politiques « auraient tendance à recruter davantage de membres lors des années électorales et à subir plus fortement le phénomène de désaffiliation en dehors de ces périodes ».

Les plus exposées aux effets des aléas électoraux sur leurs adhérents : les familles politiques plus petites, les outsiders. « Si la plupart des partis font face à une diminution générale de leur nombre d’adhérents au fil du temps, les plus petits partis connaissent moins cette tendance mais ils sont plus enclins à subir des effets de démobilisation suite à une défaite électorale. » C’est le lot des partis verts, des formations d’extrême-droite et d’extrême-gauche, ou encore des… nationalistes. Du moins avant qu’en Flandre, ils ne s’installent dans la cour des grands. La N-VA, colosse aux pieds d’argile ?

(1) Défaite électorale et adhésion partisane : effets de démobilisation ?, par Emilien Paulis, Vivien Sierens et Emilie Van Haute, Cevipol (ULB)

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