Michel Delwiche

Duferco La Louvière : comme un goût de déjà vu

Michel Delwiche Journaliste

Un an après l’annonce de la fermeture du site Carsid de Duferco à Marcinelle (Charleroi), et quelques mois après l’annonce d’une restructuration importante à La Louvière, la crainte de voir cette dernière unité disparaître ne peut pas être écartée.

La Belgique, l’Italie et les pays de l’est sont devenus les cibles européennes de Duferco à la fin des années 90. La multinationale, basée entre autres à New-York, Sao Paulo, Londres, Taïwan s’est lancée à cette époque dans une stratégie de rachat de « petites » unités de production (à l’échelle mondiale) dans une Europe en pleine consolidation du secteur de l’acier. Clabecq, Marcinelle et La Louvière en Wallonie.

A Marcinelle, l’été dernier, les négociations entre le groupe sidérurgique et les syndicats se sont envenimées. La direction du site de Carsid avait décrété que la phase 1 de la procédure Renault de licenciement collectif était terminée, et qu’on allait pouvoir passer au plan social. Pour les syndicats, la phase d’information n’était pas encore terminée. La fermeture de Carsid avait été annoncée en mars 2012. Après cette tension estivale, les travailleurs ont approuvé le préaccord social, l’encadrement du départ des 1.000 salariés. Le 31 décembre sont intervenus les derniers licenciements.

A Clabecq, si l’on excepte une activité immobilière, Duferco, qui avait acquis l’entreprise en 1997, n’existe plus. Ses activités sont, en avril 2001, entièrement passées aux mains des Russes de Novolipetsk Steel (NLMK) avec lequel il avait conclu une joint-venture en 2006.

A La Louvière, Duferco, qui avait acquis les Usines Gustave Boël en 1999, a cédé une partie des activités, les produits plats, à NLMK en juin 2011 pour ne garder que les produits longs, qui ne sont pas les plus porteurs d’avenir. NMLK cherchait des débouchés pour son acier brut produit en Russie, et a donc acheminé vers la Wallonie les brames jusque-là produites… chez Carsid à Marcinelle.

En octobre dernier, les directions de Duferco et de NLMK ont annoncé la suppression de 50% des postes de travail à La Louvière, soit, ensemble, 600 emplois. La procédure Renault était enclenchée, dont la phase d’information se termine théoriquement la semaine prochaine. Mais nous n’avons pas les infos, dit la FGTB, pour laquelle la fermeture pure et simple de Duferco est d’ores et déjà décidée, avec la perte de 450 emplois. Hier, la direction a mis la pression : soit, « en sachant que le contexte économique du marché n’est pas bon », c’est une révision (à la baisse ?), avec l’aide d’un expert indépendant (encore !), du plan de survie annoncé qui prévoit le sauvetage de 280 emplois ; soit c’est la fermeture. Et on voudrait faire croire que le choix existe ?

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