Denis Ducarme (MR). © Belga

Ducarme : « Le PS utilise des méthodes d’extrême-droite »

Le PS passe à l’acte 2 de sa campagne radicale contre « les dérives sociales du gouvernement MR/N-VA ». Au MR, on parle d’une « opération de déstabilisation de l’Etat ». Et Denis Ducarme réplique sèchement à l’opposition.

Mardi, le PS a dévoilé une campagne de communication inédite face à ce gouvernement Michel qu’il se contente de nommer le « gouvernement MR/N-VA », avec à la clé une série de vidéos appelées à circuler sur les réseaux sociaux. Des vidéos qui dénoncent le saut d’index prévu par la suédoise en 2015. « Chaque travailleur perdra en moyenne 400 euros par an et 25 000 euros sur une carrière complète », martèle Elio Di Rupo. « Un site apocalyptico-manichéen », raille le philosophe François De Smet.

« C’est une campagne mûrement réfléchie, précise son directeur de communication, Guillaume de Walque. Cette démarche inédite se justifie par les événements, cette accumulation de mesures profondément injustes décidées par le gouvernement MR/N-VA, le saut d’index mais aussi l’augmentation de l’âge légal de la pension, du coût des soins de santé surtout chez les spécialistes, ou une régularisation fiscale permanente. On tape sur les classes moyennes et sur les plus fragiles. »

C’est l’acte 2 de la mobilisation tous azimuts décidée par les socialistes. Après les valeurs démocratiques, le portefeuille : l’indignation socialiste à son paroxysme. Le PS appelle d’ailleurs à participer à la manifestation nationale organisée par les syndicats le 6 novembre. L’Action commune – qui réunit le PS, la FGTB et Solidaris – semble à nouveau bien vivante, à l’échelon fédéral du moins. Sur le terrain, l’agitation sociale est déjà à l’oeuvre. Les cheminots ont débrayé à plusieurs reprises de façon sauvage pour dénoncer les approximations chiffrées de la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant (MR) au sujet des économies à réaliser à la SNCB. Mardi, des syndicalistes ont dégradé la façade du MR à Namur en le bariolant de peinture jaune et en l’affublant d’un slogan : « Stop au bain de sang social ! » Un mail de la CGSP destiné à des fonctionnaires et intercepté par le MR confirme : « Voilà la guerre commence… Premier combat, la manifestation du 6 novembre 2014… Dépôt de grève fédéral déposé à partir du 6 novembre 2014 et pour une durée indéterminée donc toutes les actions seront couvertes en grève… Au combat camarades… »

« Je savais que l’entrée en piste de ce gouvernement serait tendue, surenchérit Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre. C’est normal que l’opposition soit dure dans un tel schéma politique inédit. Mais là, cela va trop loin ! C’est plus grave que l’hystérie, car c’est une stratégie réfléchie. J’ose la comparaison : le PS utilise de vieilles recettes de l’extrême droite en déployant la stratégie de la peur de l’autre, du gouvernement dans lequel il n’est pas, pour mobiliser les gens. C’est très inquiétant, d’autant que le vocabulaire est de plus en plus musclé. Ils veulent la guerre civile ou quoi ? »

Le dossier Michel Ier face à « l’hystérie » dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

– Laurette Onkelinx : « Les ruptures de justice sociale, elles s’annoncent très graves ! Nous devons les dénoncer ! »

– Catherine Fonck : « Je suis très inquiète : jusqu’où le MR sera-t-il prêt à aller pour sauver ce gouvernement ? »

– Jean-Marc Nollet : « Il y a une filiation sur le plan socio-économique entre le gouvernement Michel et celui de Di Rupo »

– Le PTB : « Le budget fédéral, c’est Cap 48 pour les riches »

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