Dominique Drion © BELGA

Drion explique « le Liège-Bastogne Liège » qu’il a fait chez Lutgen avec Moreau

L’ex-vice-président cdH de Publifin et Nethys Dominique Drion, réentendu vendredi par la commission d’enquête du parlement wallon en tant que président du cdH provincial, a expliqué l’aller-retour qu’il a fait avec le patron de Tecteo Stéphane Moreau chez son président de parti Benoît Lutgen pour obtenir son feu vert à la nouvelle structure de Tecteo pour la transformer en Publifin-Nethys, un modèle qui a été de nombreuses fois critiqué par les commissaires.

Cette structure en trois étages (Publifin-Finanpart-Nethys) a vidé l’intercommunale de ses actifs opérationnels pour les placer dans les filiales privées afin de faciliter la gestion des activités concurrentielles. Mais ses détracteurs lui reprochent d’avoir aussi contribué à une perte de contrôle des communes sur les activités régulées.

M. Drion a confirmé que, contacté par Stéphane Moreau qui lui présentait ce nouveau modèle, il était bien allé avec le bourgmestre d’Ans consulter le président du cdH Benoît Lutgen.

« Il y a bien eu un Liège-Bastogne-Liège de notre part, on est allé voir M. Lutgen, on lui a présenté le projet de structure et le tableau comparatif avec Elia, Fluxys, Ethias, avec les objectifs et ambitions. Notre entretien s’est clos par un feu vert. C’est la seule fois où un tel Liège-bastogne-Liège a eu lieu. »

Interrogé par Olivier Maroy (MR) sur une éventuelle contrepartie obtenue par M. Lutgen pour câbler des communes luxembourgeoises, M. Drion a réfuté, tout en convenant que le sujet a été évoqué. « Au détour du dossier câble, M. Lutgen a évoqué la problématique de la ruralité, en prenant l’exemple de la province de Luxembourg. On a convenu qu’on ferait remonter la problématique aux services compétents et que nous verrions ce qui pourrait être fait. Mais ce n’était en aucun cas un deal, il n’y a eu aucune condition suspensive », selon M. Drion.

Sur le même sujet, le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt (PS) avait indiqué devant la commission n’avoir pas été heurté par ce même modèle que lui avait présenté Stéphane Moreau.

Noiret (Ecolo) largement épargné par les députés

L’audition de l’ancien député wallon Christian Noiret (Ecolo), entendu vendredi par la commission d’enquête Publifin du parlement wallon pour sa fonction de co-président provincial d’Ecolo entre 2013 et 2015, a été rapidement expédiée par les députés, conscients de l’absence de responsabilité de son parti dans la mise en place et la gestion des comités de secteur.

« Nous n’avons pas été associés à quelque préparation que ce soit sur la mise en place des comités de secteur après 2013. Personnellement, je n’ai jamais été informé des rémunérations des comités de secteur » ni des dysfonctionnements, n’a pu que confirmer M. Noiret.

De nombreux responsables de Publifin ainsi que du PS, du MR et du cdH avaient déjà confirmé cet état de fait. Ecolo ne disposait d’aucun représentant dans les comités de secteur qui ont dysfonctionné. C’est un conseiller communal cdH qui a fait éclater le scandale.

La commission a rapidement clos cette audition avant d’entamer celle de l’ex-président de Publifin et de Nethys André Gilles (PS), entendu pour la troisième fois au parlement wallon après une audition en commission spéciale et une autre en commission d’enquête.

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