© Belga

Dragone prêt à se retirer de Mons et Waterloo 2015

Ses soucis judiciaires et la Région wallonne poussent Franco Dragone à se retirer des deux projets qui feront de la Wallonie une région phare en 2015.

Les perquisitions qui ont eu lieu le mercredi 24 octobre 2012 dans les bureaux louviérois de Productions du Dragon et aux domiciles de Franco Dragone, de l’ex-PDG du groupe Simon Pieret, du directeur financier Roland Buggenhout et d’un ancien pilier du groupe, Philippe Degeneffe, ont marqué les esprits. Et Dragone lui-même, qui se retrouve au centre d’une instruction judiciaire pour « infractions fiscales internationales graves et organisées », « blanchiment d’argent », « travail au noir » et « fraude aux subsides », comme le révélait Le Vif/L’Express le 17 janvier : il vient d’émettre le souhait de se retirer de deux importants projets culturels wallons, l’un ancré dans son Hainaut d’origine, l’autre dans l’histoire de France : la cérémonie de clôture de Mons 2015, capitale européenne de la culture, et la création d’une scénographie en trois dimensions à l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo.

Il nous revient que des conseillers juridiques de la Région wallonne ont approché l’entourage de Dragone pour lui suggérer de faire un pas de côté afin d’éviter tout amalgame entre les préventions (graves) au coeur de l’instruction judiciaire en cours à Mons, et ces deux grands projets culturels en gestation sur le territoire wallon. Une manoeuvre qui viserait notamment à « protéger » le ministre PS wallon du Tourisme, Paul Furlan, dont l’image et l’ambition politique pourraient être écornées au cas où l’enquête judiciaire tournerait mal pour le metteur en scène de Céline Dion. Furlan joue gros avec ces deux événements d’envergure, appelés à faire de la Wallonie l’une des régions européennes les plus en vue en 2015…

Selon nos informations, obtenues à plusieurs sources, Franco Dragone a communiqué en décembre dernier à Yves Vasseur et Benoît Remiche, chevilles ouvrières respectives de Mons et Waterloo 2015, son souhait de se désengager artistiquement de leurs projets. Contacté par Le Vif/L’Express, Benoît Remiche, un brin embarrassé, confirme mais précise qu’il n’a reçu à ce jour aucune communication officielle de Dragone.

Yves Vasseur, commissaire de Mons 2015, affirme, lui, ne pas être au courant et tient à préciser que « ni Franco Dragone ni l’une de ses sociétés ne sont liés contractuellement à la Fondation Mons 2015. » Il ajoute : « Monsieur Dragone est, à titre personnel et bénévole, membre de l’équipe artistique que j’ai constituée, même si jusqu’ici il n’est jamais venu aux réunions. » A Mons, Franco Dragone devait superviser artistiquement le spectacle qui sera donné lors de la « fête d’automne » prévue en octobre 2015. Un show confié à la metteuse en scène Daphné Cornez, proche collaboratrice du Louviérois, et qui privilégiera les forces vives régionales plutôt que les talents étrangers. Quelque 100.000 personnes sont attendues dans le coeur historique de la ville pour assister à l’événement.

A Waterloo, en association avec la société Tempora de Benoît Remiche, Franco Dragone devait mettre en scène de manière interactive la célèbre bataille de Waterloo en recourant notamment à la projection de films en trois dimensions. Le concept de ce « Mémorial », qui doit être achevé pour le bicentenaire de la bataille, en juin 2015, tourne autour de la déambulation du visiteur, affublé de lunettes 3D, à travers un champ de bataille reconstitué. Le tout dans un espace dédié de mille mètres carrés visant à plonger le touriste culturel au milieu des baïonnettes et des boulets de canons.

David Leloup

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire