Albert II et Leopold 1er © Reuters

Dotation du roi Albert: « Il se plaint que 900 000 euros ne suffisent pas. Sur quelle planète vit-il ? »

Le Vif

Le roi Albert perçoit toujours une dotation de 900 000 euros, mais bien que ses dépenses soient à peine contrôlées, l’ancien souverain trouve que c’est trop peu. Interrogée par notre confrère de Knack, Veerle Wouters, membre de la N-VA et coprésidente du centre d’études Objectief V, plaide pour plus de transparence.

Il y a quelques jours, l’ancien premier ministre Elio Di Rupo a accordé une interview étonnante à la RTBF. Il a déclaré qu’il voulait attribuer une dotation de 1,4 million d’euros au roi Albert après son abdication. « Il a sauvé le pays en fin de compte », s’est-il justifié. Alexander De Croo (Open VLD) et Johan Vande Lanotte (sp.a) s’y sont opposés et finalement, ils se sont mis d’accord sur 900 000 euros. Pour Albert, qui ne fait presque plus d’apparitions officielles, c’est trop peu.

« C’est pourtant une dotation, pas une pension », estime Veerle Wouters, coauteure avec Hendrik Vuye du livre ‘De maat van de monarchie’ (La mesure de la monarchie) où ils décryptent la monarchie belge.

« Il semble que le roi Albert trouve qu’il ne doit pas faire grand-chose pour cet argent », explique Veerle Wouters. « Cette année, il n’a encore participé à aucune activité officielle. À quoi sert cet argent ? C’est une situation incompréhensible. D’abord il se plaint qu’il n’a pas assez d’argent et puis il part en voyage avec un yacht de 4 millions. Sur quelle planète vit-il ? En Belgique, tout le monde a dû fournir des efforts d’austérité. Si quelqu’un déclare que 900 000 euros par an ne lui suffisent pas, beaucoup de gens trouveront qu’il n’a pas le sens des réalités. »

Veerle Wouters et Hendrik Vuye ont déjà déposé une proposition de loi pour plus de transparence, mais celle-ci n’a pas encore été concrétisée. « Même au sein de la majorité, il n’y a pas de consensus. Lorsque nous avons abordé cette proposition pour la première fois, certains partis ont déclaré qu’ils ne voulaient pas de ‘chasse aux sorcières’. Sur papier, la plupart sont d’accord, mais en pratique c’est plus difficile. Bien qu’en principe le CD&V soit pour plus de transparence, il semble hésiter à s’activer tout de suite. Mais c’est évidemment le MR qui hésite le plus. Louis Michel, le père du premier ministre, est fort lié à la maison royale. Cela joue évidemment un rôle », explique Veerle Wouters à Knack.

Elle souligne également que le fait que la proposition vienne de la N-VA transgresse un tabou et suscite un certain scepticisme. « Beaucoup de francophones craignent toujours que nous soyons en train de démolir la Belgique. »

Interrogée au sujet de la dotation de la princesse Astrid et du prince Laurent, Veerle Wouters explique que la situation est aussi floue et qu’il n’y a pas d’instruments pour intervenir en en cas d’irrégularités. Elle suspecte un conflit. Selon elle, la reine Mathilde voudrait que le roi occupe davantage le devant de la scène.

Taper sur la table

« Ce serait également la raison pour laquelle Frans Van Daele reste chef de cabinet plus longtemps. Mathilde voudrait que Philippe ait un rôle plus visible, qu’il tape de temps en temps sur la table. Qu’il y ait si peu d’incidents depuis l’accession au trône de Philippe relève du mérite de Frans Van Daele. Mais pour nous, un changement ne serait pas mauvais, car le roi est le seul qui décide de la nomination d’un nouveau chef de cabinet. Si c’était un enfant terrible, il y aurait plus d’ambiance, et on pourrait mener un débat de fond sur les dotations. »

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