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Doel: Pays-Bas et Belgique inspecteront de concert la centrale

Les Pays-Bas et la Belgique effectueront, pour la première fois, le 20 janvier prochain une mission conjointe de contrôle d’une centrale nucléaire. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon rehaussera cette mission de sa présence, aux côtés de sa collègue néerlandaise de l’Infrastructure et de l’Environnement Melanie Schultz. La visite aura lieu à la centrale nucléaire de Doel, près de la frontière néerlandaise.

Au cabinet du ministre Jambon, on souligne que l’initiative des missions communes remonte à l’année dernière mais que le moment choisi pour cette visite à Doel est particulièrement opportun alors que des critiques se font entendre aux Pays-Bas et en Allemagne après des incidents à répétition dans les réacteurs belges.

La mission de contrôle du 20 janvier sera menée par les deux organes de contrôles de la sûreté nucléaire, l’ANVS néerlandaise et l’AFCN. Les deux ministres accompagneront les inspecteurs.

« C’est une pratique qui a cours depuis longtemps en Europe », a-t-on souligné lundi au cabinet Jambon. La Belgique effectue d’ailleurs de tels contrôles avec l’inspection française. Il ne s’agit d’ailleurs pas de les envisager comme des contrôles réalisés par un pays étranger mais plutôt comme un échange de bonnes pratiques.

Au cabinet de l’Intérieur, on fait observer que l’inspection conjointe du 20 janvier portera sur la partie nucléaire de la centrale alors que les incidents constatés ces derniers mois concernaient des éléments non nucléaires.

« La sécurité nucléaire est une compétence nationale », selon la Commission européenne

La garantie de la sécurité des centrales nucléaires est une compétence nationale, a assuré lundi une porte-parole de la Commission européenne, après qu’un ministre d’un land allemand a réclamé lundi que l’Union européenne veille au respect par la Belgique des règles de sécurité dans ses centrales nucléaires.

La multiplication d’incidents dans les centrales nucléaires de Doel et Tihange inquiètent les pays voisins. Le bourgmestre de la commune néerlandaise de Bergen op Zoom a annoncé qu’il demanderait à son gouvernement d’agir. En Allemagne, c’est le ministre de l’Environnement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest de l’Allemagne), Johannes Remmel, qui a réclamé lundi que la Commission européenne s’intéresse de plus près aux questions de sécurité du parc nucléaire belge. « L’UE doit vérifier plus sévèrement si les règles de sécurité sont respectées », a affirmé M. Remmel au journal ‘Rheinischen Post’, réagissant à l’arrêt automatique du réacteur de Doel 1 samedi à la suite d’un problème survenu à son alternateur.

Une porte-parole de la Commission européenne, Anna-Kaisa Itkonen, a toutefois précisé à Belga que « comme les autres Etats membres de l’UE, la Belgique est responsable du redémarrage » des centrales mises à l’arrêt.

La Commission européenne garde néanmoins à l’oeil les conditions de sécurité, et a été mise au courant en novembre dernier par l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) que les réacteurs fissurés de Doel 3 et Tihange 2 pouvaient à nouveau être mis à contribution.

Il est possible que dans le courant de l’année, l’exécutif européen exige de l’AFCN un nouveau bilan de la situation nucléaire en Belgique.

La porte-parole a par ailleurs souligné qu’au sein du Groupe des régulateurs européens de la sûreté nucléaire (ENSREG), les autorités nationales de sécurité cherchaient à organiser « une approche commune » de la sûreté nucléaire.

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