© Belga

Doel 3 : la cuve fissurée pourrait empêcher tout redémarrage de la centrale

A la question de savoir si la cuve du réacteur nucléaire de Doel 3, pour le moment à l’arrêt à la suite de la découverte de possibles fissures, pourrait être réutilisée, le directeur de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) Willy de Roovere a déclaré vendredi matin, sur les ondes de La Première (RTBF), qu’il était « assez sceptique pour le moment ».

Electrabel, l’opérateur qui exploite la centrale, devra donc faire ses propres contrôles et les soumettre à l’AFCN, afin que l’agence ne passe pas à côté de paramètres qui lui sont inconnus.

A la question de savoir si l’AFCN, censée contrôler les installations en Belgique, n’avait pas une part de responsabilité, son directeur a répondu que c’est l’entreprise AIB Vinçotte, un organisme spécialisé en la matière, qui intervient en première ligne, et qu’il ignore à quel organisme incombait cette tâche dans les années 70.

Il faut retrouver les documents originaux de fabrication, de tests et de contrôle, et refaire des analyses afin d’être certain que ce sont bien des fissures, a expliqué Willy De Roovere. « La construction a été faite dans les années ’70, ça fait presque 40 ans. C’est certain qu’il y a eu des contrôles depuis ce moment, et nous avons demandé, exigé de voir les dossiers de construction de cette période-là. C’est difficile, parce que la société n’existe plus. »

Les Verts veulent une réunion en urgence

Les partis écologistes Ecolo et Groen ont demandé vendredi au président de la sous-commission sécurité nucléaire de la Chambre, le député Willem-Frederik Schiltz, que la sous-commission puisse se réunir la semaine prochaine pour discuter des anomalies révélées dans la cuve du réacteur numéro trois de la centrale nucléaire de Doel.

La chef du groupe Ecolo, Muriel Gerkens, et le député Kristof Calvo (Groen) ont indiqué dans un communiqué souhaiter que la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet et l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) répondent « de manière complète et dans la plus grande transparence aux questions des parlementaires dans ce dossier ».

Mais le président de cette sous-commission, Willem-Frederik Schiltz (Open Vld), a affirmé qu’organiser une telle réunion d’urgence a actuellement « peu de sens » dans l’attente de la remise d’un rapport de l’AFCN sur les fissures découvertes dans la cuve du réacteur Doel 3.

Les députés écologistes souhaitent également que la sous-commission de sécurité nucléaire obtienne aussi des précisions sur le calendrier de la communication de l’AFCN. L’agence déclare en effet que des anomalies ont été constatées fin juin. Toutefois, ces problèmes n’ont été révélés au grand public qu’après la décision prise par le gouvernement fédéral (le 4 juillet, ndlr) de prolonger l’exploitation du réacteur de Tihange 1 de dix ans. « Début juillet, l’agence rendait même un avis positif sur la sécurité du parc nucléaire belge », s’étonnent encore les Verts.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire