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Doel 3 à l’arrêt: Electrabel n’a pas suffisamment entretenu le bunker endommagé

Le maintien à l’arrêt du réacteur nucléaire de Doel 3, pendant tout l’hiver, était déjà connu. Il apparait désormais que, selon l’AFCN (Agence fédérale de contrôle nucléaire), un manque d’entretien de la part d’Electrabel peut être mis en cause, peut-on lire jeudi dans Le Soir.

En septembre, Doel 3 a été mis à l’arrêt pour un entretien prévu de longue date, rappelle le quotidien. Plus tard, Electrabel annoncera qu’il ne rouvrira pas avant la mi-avril 2018. Le Soir a obtenu auprès de l’AFCN davantage de détails sur les dégradations justifiant cet arrêt prolongé inattendu, constatées sur un bâtiment de la partie non-nucléaire du site, un bunker abritant des équipements de secours. Il est question de fissures et/ou de détachements de morceaux de béton.

« Une partie de l’armature du béton » du bunker en question « est désormais visible », précise l’agence. « Ces dégâts ont pour conséquence que les conditions fixées à la conception du bunker pour résister à un accident externe ne sont plus remplies. » Des réparations ont donc été entamées, et la cause des dégradations est connue, il s’agit de « l’exposition du béton à la vapeur ».

Mais l’AFCN adresse au passage un avertissement à Electrabel. « La dégradation du béton doit être prise en charge par l’exploitant, qui doit mener suffisamment de contrôles dans les locaux concernés et mener, si nécessaire, des travaux de rénovation/réparation. Cela n’a pas été suffisamment fait, ce qui explique que la dégradation du béton a évolué à ce point », constate l’agence.

Pour Nollet, la Belgique a le record du monde de l’indisponibilité des réacteurs nucléaires

La Belgique détient le triste record du monde de l’indisponibilité imprévue des centrales nucléaires, a dénoncé jeudi le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre, Jean-Marc Nollet, après la révélation par la presse qu’un manque d’entretien de la part d’Electrabel est la cause du maintien à l’arrêt du réacteur de Doel 3 pendant tout l’hiver.

« Ce nouveau problème pose sérieusement la question de la fiabilité de nos centrales. Nous détenons le triste record du monde de l’indisponibilité imprévue de nos centrales nucléaires. Alors que la moyenne mondiale se situe sous les 4%, la Belgique caracole largement en tête avec plus de 25%, loin devant l’Iran (13,5%) et la Tchéquie (8,8%). La responsabilité d’Electrabel est écrasante et sa négligence n’a d’égal que son obstination à prolonger une technologie aussi inutile que dangereuse », a affirmé le député écologiste dans un communiqué.

« Pour une énergie qui se veut ‘stable’, l’indisponibilité globale de nos sept réacteurs dépasse l’entendement. Au moment où certains tergiversent encore au sien de la majorité, le signal envoyé par nos centrales vieillissantes est on ne peut plus clair : prolonger le nucléaire c’est prolonger l’incertitude et prendre le risque d’incidents et de black-out ingérables. La Belgique doit sortir du nucléaire au plus vite. Différentes études récentes ont montré que c’était parfaitement possible. N’attendons plus pour nous tourner vers l’avenir et la sécurité », a ajouté M. Nollet.

Selon le journal ‘Le Soir’, qui cite jeudi un rapport de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), un manque d’entretien de la part d’Electrabel peut être mis en cause pour expliquer la poursuite de la fermeture du réacteur de Doel 3. Un bunker abritant des équipements de secours (pompes de secours et générateurs diesel) et situé dans la partie non-nucléaire du site présente des fissures et/ou de détachements de morceaux de béton, précise le quotidien.

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