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Didier Reynders veut mettre les imams sous contrôle

Le Vif

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) propose, dans un entretien accordé samedi aux journaux de SudPresse, des conditions à la subsidiation du culte musulman. Il suggère ainsi une formation des imams présents chez nous et un contrôle de leurs messages.

Didier Reynders évoque d’abord le fait que des dirigeants de pays arabes lui rapportent la présence de ressortissants belges dans les mouvements radicaux et fondamentalistes de leurs pays.

Didier Reynders constate qu' »au lieu de construire un islam modéré sur notre territoire, on voit apparaître des imams et des formateurs qui sont plutôt fondamentalistes, qui sont salafistes ou viennent de mouvements très durs ».

Le ministre des Affaires étrangères plaide pour des conditions à la subsidiation du culte musulman. Outre la poursuite des échanges d’information de type policier ou judiciaire, il propose du préventif, via l’encadrement des formateurs, à l’image des cycles de cours organisés, surveillés et contrôlés par l’Etat, pour la religion catholique. « Mais qui exerce des fonctions d’encadrement pour la religion musulmane? », se demande Didier Reynders.

Outre la vérification des formations, le vice-Premier ministre suggère un contrôle des messages diffusés. « Nous n’avons pas à juger de leur contenu religieux. Mais quand ils comportent des éléments contraires à l’ordre public, des appels à la violence ou à des violations des droits humains, il n’y a pas de raison qu’on les laisse se développer », conclut-il en soulignant qu’il « reste convaincu qu’un très grand nombre de pratiquants chez nous sont des modérés ».

L’Exécutif des Musulmans prône un encadrement plutôt qu’un contrôle des messages

L’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) organise depuis 2008 des formations pour les imams, a précisé samedi son président Semsettin Ugurlu. Si l’EMB est d’accord pour former les imams, il réclame plus de moyens. Semsettin Ugurlu prône un encadrement plutôt qu’un contrôle des messages.

« Malgré le manque de moyens, l’EMB continue à organiser des formations pour les imams depuis 2008 avec des représentants des autres religions », assure son président. Il réclame à cet effet plus de moyens.

Semsettin Ugurlu rappelle que l’Exécutif rend des avis sur des imams qui seront désignés in fine par le ministère de la Justice. Sur les 300 mosquées que compte le pays, 70 sont reconnues et 40 imams sont désignés. Concernant les quelque 250 autres imams, l’EMB explique qu’il collabore avec les ASBL et les responsables locaux en cas de message déplacé. Il n’est cependant pas possible de contrôler tous les messages, estime Semsettin Ugurlu. Ce dernier prône un encadrement plutôt qu’un contrôle. Le président rappelle que les imams désignés signent la charte de l’EMB par le biais de laquelle ils s’engagent à respecter les lois belges pour le vivre ensemble.

Sur le fait que Didier Reynders dit voir « apparaître des imams et des formateurs qui sont plutôt fondamentalistes et qui sont salafistes », Semsettin Ugurlu assure qu’il « n’y a pas de problème avec les imams et leurs discours ».

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