Didier Reynders © BELGA

« Didier Reynders se comporte comme les Français »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Le week-end dernier, le vice-premier ministre Didier Reynders (MR) et le procureur parisien François Molins ont tous deux dévoilé des informations essentielles relatives aux activités terroristes de Salah Abdeslam. Or, comme le souligne le quotidien De Morgen, cette récupération politique peut nuire à l’enquête.

« Les premiers commentaires venant de Salah Abdeslam (samedi) étaient qu’il voulait aller au Stade de France et qu’il allait se faire exploser, mais il ne l’a pas fait. Et l’autre information est qu’il était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles », a déclaré Didier Reyders lors d’un colloque international organisé à Bruxelles par l’Institut américain German Marshall Fund (GMF). « Et c’est peut-être la réalité parce que nous avons trouvé beaucoup d’armes, des armes lourdes au cours des premières investigations, et nous avons trouvé un nouveau réseau autour de lui à Bruxelles », a ajouté le ministre.

Le ministre des Affaires Étrangères n’en est pas à son coup d’essai. Quelques jours après les attentats de Paris, il avait entamé une tournée médiatique pour redorer l’image de la Belgique, malmenée depuis le 13 novembre. Il avait déclaré à la chaîne américaine CNN que la Belgique était à la recherche de 10 individus, lourdement armés et avec des explosifs kamikazes. Il avait précisé que ces derniers visaient surtout les centres commerciaux.

« Il souffre d’un besoin d’agir »

Les réactions ne se sont pas fait attendre. « Il souffre d’un besoin d’agir », a confié une source du gouvernement au Morgen. « Il se comporte comme les Français ». Cette dernière phrase est une pique envers le procureur parisien François Molins, qui a déclaré ce samedi qu’Abdeslam « voulait se faire exploser au stade de France et qu’il avait fait, je cite, machine arrière ».

Ces déclarations lui ont valu une plainte de Sven Mary, l’avocat de Salah Abdeslam. Interrogé par De Morgen, il exprime sa colère envers les politiques qui dévoilent des informations essentielles. « Ils ne comprennent pas, ces politiques, que les pouvoirs sont séparés. Ils font tout pour se faire remarquer. Les enquêteurs, les juges d’instruction – et je ne le dis pas souvent – on fait de l’excellent boulot. Si les politiques veulent réduite tout ça à néant, s’ils veulent briser la confiance naissante entre mon client et les enquêteurs, qu’ils continuent comme ça. »

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