© Image Globe

Didier Reynders : « Je vais évidemment porter notre projet bruxellois »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Oui, Didier Reynders est bien disponible pour être ministre-président bruxellois. Il explique longuement au Vif/L’Express les raisons de ce choix. Il veut faire du MR le premier parti de Bruxelles pour avoir la main et éviter d’être mis de côté par « la gauche » : PS, Ecolo et CDH.

Vous avez déclaré à la Libre Belgique que vous étiez candidat ministre-président à Bruxelle.

Non. J’ai simplement répondu à une question me demandant si j’étais disponible pour le faire, et à ça j’ai dit oui, en effet.
En venant m’installer à Bruxelles, j’ai d’abord voulu passer par l’élection communale, ce que j’ai fait au mois d’octobre. Cela s’est d’ailleurs très bien passé merci puisque nous avons fait une majorité absolue malgré l’absence du FDF sur la liste, on a progressé de quatre sièges. Depuis, j’y suis conseiller communal.

J’ai ensuite proposé au sein de mon parti de prendre la tête de la régionale. Depuis, tous les mois, j’organise des rencontres publiques pour les membres et au-delà. Nous rassemblons 250 – 350 personnes chaque fois, ce qui n’est pas si mal. On a commencé par la mobilité, l’esprit d’entreprendre, la sécurité, ce sera la famille en juin. Je suis convaincu qu’il y a un vrai projet à défendre pour la Région bruxelloise. Tout le monde, que ce soit dans la majorité ou dans l’opposition, dresse un constat d’échec de l’Olivier. Il y a besoin un projet aussi d’un projet pour Bruxelles comme élément liant de tout le pays, c’est la clé de l’avenir. Et d’un projet pour son rôle international.

Faisant ça, on m’a posé à plusieurs fois la question de savoir si j’étais prêt à assumer cette fonction, oui c’est le cas…
Mon objectif, c’est de présenter ce projet aux Bruxellois et d’essayer de faire en sorte que ma formation politique soit la première à Bruxelles. Si c’est le cas et si on a l’occasion de participer à la majorité, je n’ai jamais refusé d’exercer une fonction comme celle-là. Je ne démarre pas avec l’idée d’être candidat à ceci ou cela, je sais que l’on aime analyser ça sous cet angle-là. Mais je suis convaincu qu’en Belgique, il n’y a pas que des socialistes wallons archaïques et des nationalistes flamands dangereux. Il peut y avoir d’autres formations politiques.

Vous avez remercié les Bruxellois sur votre site internet après les derniers sondages plaçant le MR en tête des intentions de vote à Bruxelles…

Il ne faut pas cacher la réaction positive que l’on a. J’y progresse et c’est plutôt une bonne chose de voir que les choses s’améliorent en terme de visibilité.

Si nous sommes effectivement les premiers, je suis prêt à exercer des responsabilités à Bruxelles. Mais c’est aux Bruxellois de se prononcer.

Bruxelles est une clé, dites-vous ? Les Régions deviendront davantage encore des acteurs majeurs du pays avec la réforme de l’État. Est-ce qui vous a fait venir à Bruxelles ?

Il y a des raisons personnelles à ma venue. Cela fait trente ans que j’y viens travailler tous les jours, si vous venez sur la route une fois de temps en temps, vous vous rendez compte que cela devient de plus en plus impossible. Avec mon épouse, on a décidé de s’installer à Uccle.

L’évolution interne au parti a également joué un rôle : la séparation avec le FDF, mais aussi le fait que nous avons perdu plusieurs grands formats comme Éric André, Jacques Simonet ou Daniel Ducarme qui était lui aussi venu s’y installer… Je me suis dit qu’il y avait peut-être un rôle à jouer. Certains Bruxellois se sont dit qu’il serait bien qu’une grande personnalité les rejoigne.

Bruxelles, c’est un peu comme le lait dans le café au lait : une fois qu’on l’a versé, on ne sait plus le retirer. S’il n’y avait pas Bruxelles, les tensions communautaires auraient sans doute provoqué plus tôt la séparation du pays. Ce qui dérange ceux qui seraient enclins à cette séparation, c’est que beaucoup de Flamands viennent travailler à Bruxelles, que des entreprises y sont installées, que c’est une ville très francophone et très internationale. Il y a moyen de mieux la valoriser, ici et sur la scène internationale. Il y a en outre une évolution du pays vers trois ou quatre entités alors que la Flandre a toujours perçu deux grandes communautés.

Certains en Flandre ne l’acceptent pas…

Cela évolue. Kris Peeters a commencé à en parler : ce n’est peut-être pas son choix, mais il constate l’évolution.

Si on travaille avec trois Régions, il faut voir quelles formations politiques émergeront. Il y a des partis dominants dans chacune des Régions, même si nous ne sommes pas très loin en Wallonie. En 2007, j’ai moi-même fait en sorte que l’on soit devant en Wallonie, ce n’était qu’il y a six ans, donc c’est possible de réussir cela à nouveau. À Bruxelles, je suis convaincu – je l’avais déjà fait par le passé en tant que président de parti… – qu’il est possible d’être devant et de donner une autre orientation politique. Cela peut changer les rapports de force. On présente le pays comme s’il n’y avait que les bourgmestres de Charleroi et de Mons ou celui d’Anvers. Mais Bruxelles n’est pas hors-jeu, d’autant que la démographie y est en progrès.

Certains font remarquer que vous avez davantage un profil fédéral. Et vous serez tête de liste à la Chambre, non ?

Oui parce que c’est sur 25 communes, c’est là que l’on peut aller chercher le plus grand nombre de supports. On touche aussi aux six communes de la périphérie, j’ai un profil qui permet d’aller chercher dans ces communes un soutien aux idées libérales. Maintenant, les fonctions, elles dépendent du centre de gravité et de l’électeur. J’ai été tête de liste aux communales à Liège, on m’a demandé si je voulais être bourgmestre, j’avais déjà répondu que l’on ne se présente pas sur une liste pour ne pas accepter ensuite une telle fonction. On a fait toute une histoire en 2007 en se demandant si je voulais devenir Premier ministre : on n’est pas président de parti pour refuser cela si l’opportunité se présente.

Mais il y a un autre candidat ministre-président bruxellois : Vincent De Wolf !

Non, il n’y a pas de candidat, il ne faut pas se tromper. Si j’ai pris la tête de la régionale, c’est pour présenter un projet à Bruxelles, je vais le porter très concrètement. Je suis effectivement disponible pour le faire, cela me paraît aller de soi. Je peux incarner le projet libéral francophone à Bruxelles, ce n’est pas exagéré de le dire. D’ailleurs, c’est pour cela qu’on vient me trouver.

Normalement, c’est Jacques Simonet qui aurait dû porter le projet régional. Il n’est plus là. On s’est bien rendu compte qu’il y avait un problème. On a essayé de le régler avec Armand De Decker, mais il dit lui-même que ce n’est plus lui qui va continuer à le faire.

Je pense que dans le personnel politique, tout le monde est conscient chez nous qu’en terme de notoriété, d’expérience, de capacité à porter un projet, j’ai probablement le meilleur profil. Je l’ai démontré au niveau du parti : si on a été premier en Wallonie et à Bruxelles en 2007, ce n’est pas par hasard. J’ai dit à l’ensemble des responsables du parti que je voulais m’impliquer, c’est évidemment pour porter le projet et ça, je vais le faire.

La tendance est positive dans les sondages pour le MR. Après des moments très difficiles…

Ce sont des choses que j’aurais l’occasion d’expliquer si j’écris un jour des mémoires. Je vis dans un parti politique tourné vers l’avenir. Je ne vais pas me demander tous les jours ce qui s’est passé même si j’ai mon idée sur tout cela, je peux de décrypter quand même. Heureusement…

Étant toujours la figure de proue de mon parti, il suffit de voir les sondages et ce qui se dit dans la presse, je constate qu’après une période un peu plus compliquée, on revient en effet avec plus de force. Il y a plusieurs éléments qui jouent pour ça. Je crois d’abord qu’il y a un message socialiste qui ne passe plus, celui consistant à dire « sans nous, ce serait le bain de sang social ou le chaos institutionnel ». Le PS, comme le CDH ou Ecolo, ont accepté pendant de longs mois de négocier avec les nationalistes flamands, c’est quand les libéraux sont revenus à la table que l’on a pu un peu calmer les choses, faire une réforme de l’État et démarrer un gouvernement. On peut voir aussi, et je suis vice-Premier, que le ton de ce gouvernement est plutôt de centre-droit ou libéral. Les gens se rendent compte que l’on ne peut pas à la fois faire ce travail de gouvernement et tenir les discours socialistes que l’on a entendus le 1er mai. Cela donne l’impression qu’ils ont un pied en dedans, un pied en dehors. Petit à petit, nous arrivons à faire passer notre discours de sérieux sur la gestion, notre volonté de réforme.

Comme figure la plus connue dans ma formation politique, je me réjouis de voir que nous sommes dans un vent plutôt favorable, à la fois sur le plan personnel et pour le parti. On a fait de bonnes communales, j’ai le sentiment que l’on a tout en mains pour faire de bonnes élections l’année prochaine, mais j’ai trop d’expériences des années antérieures que pour ne pas me dire que l’on ne viendra chercher les libéraux que pour leurs résultats. Ce n’est pas pour nos beaux yeux. Nous sommes confrontés à trois formations politiques plutôt ou fortement de gauche selon les cas. Je l’ai vécu très clairement en 2009, quand les deux petits partis que sont le CDH et Ecolo ont choisi le PS.

Vous voulez être incontournable ?

Ce n’est pas l’idée d’être incontournable, mais de réussir un résultat dont on doit tenir compte. Il faut aussi avoir la capacité de trouver des points d’ancrage. Je ne cache pas que cela fait maintenant près d’une quinzaine d’années que je suis dans un gouvernement avec des socialistes, c’est plus une confrontation, mais on arrive toujours à trouver un compromis et à s’y tenir, il y a une certaine fidélité au compromis trouvé. J’ai constaté, et je l’ai fait de temps en temps, qu’avec Ecolo par exemple, il y des sujets éthiques ou de modernisation de la vie publique, sur lesquels on est peut-être plus proches de leur démarche. Au niveau de l’économie verte, on peut aussi se retrouver : il y a une saga catastrophique en Wallonie, mais cela se passe plus calmement à Bruxelles.

Nous avons cette capacité de discuter avec d’autres. Et nous sommes d’accord sur le constat : dix ans d’Olivier à Bruxelles, c’est catastrophique.

Les enjeux de l’heure sont également favorables aux libéraux, selon vous ?

Nous avons un message qui correspond bien aux besoins des Régions. Il y a un vrai besoin de basculement et de changement profond. Il y a aussi l’enjeu institutionnel qui joue.

Comment cela se passe-t-il avec votre président ?

Ah mais il y a eu des moments extrêmement difficiles dans le parti, y compris sur le plan personnel. Mais indépendamment de cela… C’est une autre génération… Et ce que l’on a essayé de trouver, c’est un mode d’équilibre, qui est assez simple maintenant. Je me suis concentré sur Bruxelles, je ne fais pas tellement d’activités du parti en tant que tel, il y a une démarche interne qui est l’apanage de la présidence et je m’occupe plus de la politique fédérale et de Bruxelles. D’ailleurs, cela se déroule bien, il y a une présence plus forte sur la Wallonie du président du parti et sur le parti lui-même, son orientation. De cette façon-là, on arrive à se concerter suffisamment pour éviter qu’il y ait un discours différent.

Ce qui m’amuse, c’est que cela fait plus de deux ans que cela dure, on n’a pas trouvé de point de divergence sur le sujet. Et puis moi, même si on tente de l’écrire régulièrement, je n’aime pas travailler en meute ou en clan. Ce n’est pas mon style, j’ai plutôt un contact direct avec les uns et les autres. Il y a des gens qui me suivent ou qui ne me suivent pas. Je suis démocrate, hein, j’ai toujours bien compris que quand on a une position un peu moins forte aux élections, des turbulences peuvent avoir lieu y compris au sein de son parti. En 2007, c’était l’inverse. Mais j’ai toujours essayé de faire la part des choses et je crois que pour l’instant, on fonctionne en tandem de façon presque parfaite.

Vous êtes soulagé de ne plus cumuler les deux fonctions ?

Je ne dirais pas ça, mais ce n’est pas ça le problème. Je peux comprendre un certain nombre de commentaires ou critiques qui existaient. Ce que j’ai essayé de faire ensuite, c’est de me dire que l’on redémarrait en équilibrant la façon dont le parti fonctionne. Je pense que l’on progressera d’autant plus si les rôles sont bien répartis. De façon générale, sur l’action du gouvernement fédéral ou de Bruxelles, il y a un champ d’action très large sur lequel on se concerte. Je suis peut-être moins présent sur le champ institutionnel wallon puisque j’ai fait le choix de quitter Liège, c’est assez logique. Charles Michel est impliqué plus directement, en étant bourgmestre wallon, cela me paraît normal. Mais sur le parti, je laisse le président faire son travail. Un exemple: aux communales, moi je me suis occupé d’Uccle et puis partout où l’on m’a demandé, j’ai joué un rôle, mais c’est le président qui a négocié les majorités et c’est normal. On a vraiment un équilibre qui fonctionne bien. On n’a jamais trouvé une raison de nous opposer nous même si on a essayé via Pierre, Paul ou Jacques. J’ai eu cette relation-là avec Louis Michel aussi et lui disait toujours qu’on ne trouverait pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre nous. Et je crois que c’est important pour des politiques de faire ça. Regardez ce qui s’est passé à l’UMP en France ou au Parti socialiste français…

Il faut pouvoir vivre des moments difficiles et bien s’organiser ensuite. C’est une raison du succès. Je n’utilise pas ma notoriété ou mon expérience à l’encontre de ma formation politique. Mon but, c’est que le MR soit le premier à Bruxelles et que l’on soit le plus proche de la première place en Wallonie. Je fais tout pour y arriver. Ce n’est pas sur moi qu’il faut compter pour créer le moindre problème interne à ma formation politique. D’ailleurs, je n’ai jamais fait ça.

Dans ces moments plus difficiles, vos opposants en interne ont fortement critiqué votre ton. Selon eux, c’est pour cela que le MR a été ostracisé partout.

Laurette Onkelinx et moi, nous sommes les deux seuls à être au gouvernement fédéral depuis 1999. Je gouverne depuis un peu moins de quinze ans avec des socialistes, des écologistes, des sociaux-chrétiens selon les différentes majorités. Donc, c’est qu’il y a quand même moyen de travailler. Je suis plutôt réputé pour trouver des compromis dans les gouvernements. Ce sont des images, tout ça, le tout c’est de bien se rendre compte des flux et des reflux en politique. C’est clair que quand vous êtes premier à Bruxelles et en Wallonie comme en 2007, on trouve que c’est très bien. Si vous n’êtes plus dans les majorités régionales depuis cinq ans, maintenant depuis dix, c’est clair que cela crée des tensions. Moi, ce que j’essaye, c’est de porter le projet et d’obtenir un résultat parce que les libéraux, on ne va jamais les chercher pour autre chose que leurs résultats.

Nous n’avons pas les mêmes caractères, c’est sûr, nous avons parfois des avis différents, mais on essaye de se mettre en ordre de marche et c’est ce que j’essaye de faire. On a beau faire des papiers et des reportages sur ma formation politique, à la tête de cette formation, on va dans la même direction.

Mais vous avez une stratégie très « clivante » qui dérange au sein de votre parti…

Je ne vais pas refaire l’historique, ça, je l’ai dit, c’est pour mes mémoires. Mais cela fera quinze ans l’année prochaine que je travaille dans des gouvernements fédéraux avec, en permanence, le PS et l’Open VLD et avec tout le monde de façon intermittente. C’est difficile de prouver autrement que je sais travailler avec tout le monde.

Quand je suis arrivé à la présidence du parti, nous venions de nous faire écarter des Régions. Il ne faut pas se tromper, tout cela s’est passé en 2004, moi je n’étais pas à la manoeuvre. Alors que nous avions tout en mains, on a été dehors. J’ai repris un parti qui était au fédéral, mais qui n’était pas dans les Régions. Il se fait qu’en 2009 nous ne sommes pas entrés dans les Régions. J’en garde une analyse très concrète, je dis toujours qu’un âne ne butte pas deux fois sur la même pierre: médiatiquement, deux petites formations, le CDH et Ecolo, se sont ancrées à gauche. C’était la tendance depuis 2004, quand l’Olivier a été constitué à Bruxelles.
Sur le fond du discours, moi j’ai regardé le 1er mai de cette année, je n’ai pas vu de grande différence sur le caractère « clivant » comme vous dites des partis.

On ne nous prendra dans une majorité qu’en fonction de notre projet et de notre résultat. Soit on rentrera dans une majorité homogène, mais c’est difficile en Belgique parce qu’il y a trois formations très proches sur le marché électoral francophone. Soit on rentre avec un partenaire dans un rapport de forces. Je ne suis pas socialiste et je n’ai pas l’intention de l’être quand je le vois évoluer, c’est donc un rapport de forces. Mais c’est quand même avec le PS que j’ai pu faire la réforme fiscale, une réforme de l’impôt des sociétés, la DLU, les intérêts notionnels, tout ça je l’ai fait avec des socialistes au gouvernement. Et eux pourraient aussi donner les mêmes exemples. Mais comme si moi j’étais opposé à l’augmentation des petites pensions… J’essaye de les convaincre qu’un certain nombre de choses sont bonnes.

Le clivage est très clair. On écrit souvent que c’est un jeu, mais ce n’est pas le cas. C’est la proportionnelle. il faut former une majorité. Moi, j’aimerais que l’on réintroduise un système proche du majoritaire pour que l’électeur ait son mot à dire au deuxième tour. Dans les communes notamment, ce serait tout à fait possible. Il y a quelque chose qui échappe à l’électeur et ce n’est pas normal. Si on avait un système à deux tours en Région wallonne, on aurait PS et MR au deuxième tour, il faudrait quand même que le CDH appelle à voter pour l’un ou pour l’autre. C’est ce qui se passe en France. Les gens qui sont au centre sont obligés de dire ce qu’ils vont faire.

Si votre ton irrite, c’est peut-être parce qu’on ne comprend pas votre humour ?

Peut-être. C’est le problème d’être un peu décalé, mais mon humour collera mieux à Bruxelles.

La page du FDF est-elle tournée? Vous êtes désormais à couteaux tirés, non ?

Cela a toujours été le cas. À Bruxelles, ce qui domine, c’est le clivage au niveau communal où il y a une logique de tension très forte. Pendant vingt ans, j’ai travaillé avec des gens du FDF. Mais en arrivant à Bruxelles, j’ai vu qu’il y avait une histoire lourde, qui remontait à avant cela et qui a continué. La séparation est plus simple parce que certains se disent qu’ils n’ont jamais été en phase. Ce que je constate surtout, c’est que dans les intentions de vote, nous sommes désormais plus hauts en étant séparés. Je le dis au sein de ma formation politique : si l’on a travaillé ensemble pendant vingt ans, c’est que l’on n’est pas si éloigné que cela sur un certain nombre de sujets. Ce que je demande toujours, c’est d’éviter que les anciens partenaires deviennent les pires ennemis. Pendant vingt ans, j’ai quand même défendu un programme que tous les FDF suivaient. J’essaye d’éviter que l’on se retrouve dans les situations catastrophiques pour les enfants de parents divorcés qui se détestent. Ici, on n’est pas dans la même relation amour-haine puisque l’on fait de la politique – enfin j’espère… – on doit quand même se dire que c’est une partie d’électorat qui est assez proche. On peut travailler ensemble, surtout au niveau local ou régional. Je suis à Uccle et nous sommes dans une coalition avec le FDF, pourtant nous avions la majorité absolue.


Entretien réalisé le 28 mai 2013.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire