Didier Reynders est-il un sale TTIP ?
C’était annoncé comme une conquête de la transparence. Ca ressemble, de plus en plus, à un fiasco démocratique.
La Commission européenne a autorisé les parlementaires de tous les Etats membres à consulter les documents relatifs au « partenariat transatlantique de commerce et d’investissement » (TTIP), que négocient l’Union et les Etats-Unis, et contre lequel toute la gauche s’élève.
Or, les députés de tous les parlements du pays ne se pressent guère dans les locaux du SPF Affaires étrangères, où sont déposés les précieux imprimés. Ils ne sont qu’une poignée à l’avoir fait ou à le faire bientôt : citons entre autres Marco Vanhees (PTB), Richard Miller et Georges-Louis Bouchez (MR), Gwenaelle Grovonius (PS) et Benoît Hellings (ECOLO) parmi les francophones. La raison ? Pas le manque d’intérêt, dès lors que des dizaines de communes se sont elles-mêmes déjà saisies de la question. Pas la complexité non plus, même si les textes sont en anglais et d’une technicité pointue.
Ce qui empêche, nous dit-on à bonne source, les parlementaires de faire leur travail, ce sont les conditions d’accès auxdits documents, que l’on ne peut du reste même pas copier. « Ils ne sont accessibles, sous la surveillance d’un agent du SPF, que les mardis et jeudis de 10 à 12 heures, à des moments où s’organisent, à la Chambre, soit les commissions, soit les réunions de groupe. Et ça, Didier Reynders ne pouvait pas ne pas le savoir », s’énerve l’un d’entre eux. Certains députés, dont Olivier Maingain, boycottent même cette opération de transparence… un peu opaque.
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