Dick Annegarn (détail de la pochette de l'album Vélo va). © Tôt ou tard

Dick Annegarn: « Bruxelles, une ville pop »

Le Vif

Trois questions à Dick Annegarn, le chanteur hollandais dont le morceau Bruxelles est largement diffusé sur les réseaux sociaux depuis les attentats.

Cela vous touche-t-il de voir votre chanson largement diffusée en hommage aux victimes?

« Bien sûr. Je ne suis pas Belge, mais j’y ai vécu de l’âge de 6 à 20 ans. Paradoxalement, c’est parce que cette ville m’a accueilli en tant qu’étranger que je suis très touché. Je suis sensible à la peine des victimes qui n’ont évidemment rien à voir avec les éventuelles motivations des tueurs, mais je crois aussi que les victimes ne sont pas seulement les Belges ou les Australiens qui traversaient un aéroport, ce sont aussi les habitants des quartiers sensibles comme on dit. C’est un conflit dans lequel on essaie de monter les gens les uns contre les autres: l’objectif de Daech c’est que les Européens deviennent plus racistes, que les gens aient peur. Il ne faut pas avoir peur. »

Vous vivez en France depuis plus de 40 ans, que représente Bruxelles pour vous?

« C’est une ville pop, c’est un grand Bataclan d’un point de vue culturel. J’ai vu là-bas John Lee Hooker, Yes, Pink Floyd, Brel, Arno… c’est une ville qui m’a formé à une culture internationale. Avec Bruxelles, c’est aussi le symbole d’une capitale internationale qui est visée, on essaie de faire peur à plusieurs pays en même temps. A la limite, c’est un pays où il n’y a pas de nationalité, on y parle quatre ou cinq langues, la Belgitude est récente. Et ils sont généreux avec leurs étrangers: j’ai été fait citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles (en 2005) juste pour avoir chanté… »

Votre chanson, évoquant votre manque de « Mademoiselle Bruxelles », comment-elle est née?

« Je venais de quitter Bruxelles parce que je ne pouvais pas vraiment imaginer y vivre. J’ai alors passé une année plus ou moins sabbatique à écrire des chansons à Paris. J’étais exilé d’une patrie empruntée, j’avais vécu 14 ans à Bruxelles en tant que Hollandais et maintenant je me retrouvais dans un troisième pays, je ne savais plus trop comment je m’appelais. Je me suis effondré en l’enregistrant. »

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