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Di Rupo s’étonne de la demande de Peeters

Le Premier ministre Elio Di Rupo a rencontré vendredi les ministres-présidents des quatre entités fédérées pour discuter de la réforme de l’Etat, a annoncé dimanche son porte-parole, réagissant à un appel à la concertation lancé un peu plus tôt par le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V).

La concertation fédéral-entités fédérées permettra d’éviter que l’incertitude croisse chez le citoyen sur des dossiers comme les allocations familiales ou les chèques-services, a affirmé M. Peeters dans l’émission De Zevende Dag (VRT). La confusion des derniers jours sur la déductibilité fiscale des prêts hypothécaires a montré ce besoin de concertation, a-t-il ajouté.

« Le Premier ministre doit veiller à la concertation dans cette période de transition », a insisté M. Peeters, appelant M. Di Rupo à « prendre une initiative ». Il a dit espérer qu’après ses visites aux Pays-Bas et au Luxembourg, M. Di Rupo rendrait aussi visite aux chefs des gouvernements flamand, wallon et bruxellois. « S’il le souhaite, on peut organiser très vite » une telle visite, selon M. Peeters.Le comité de mise en oeuvre de la réforme de l’Etat ne doit pas attendre mars pour se réunir, ajoute-t-il, faisant écho à des interrogations du président de Groen Wouter Van Besien.

Un certain étonnement Les services du Premier ministre n’ont pas caché un certain étonnement face à cet appel à la concertation du chef du gouvernement flamand. Elio Di Rupo a en effet eu ce vendredi à 13 heures une réunion, entre autres sur la réforme de l’Etat, avec les quatre ministres-présidents des entités fédérées, ont-ils indiqué. M. Di Rupo se dit par ailleurs disponible pour répondre à une invitation de M. Peeters. Le comité de mise en oeuvre de la réforme de l’Etat a été installé il y a quelques semaines ; ses travaux sont organisés par les deux secrétaires d’Etat aux réformes institutionnelles Melchior Wathelet (cdH) et Servais Verhestraeten (CD&V), « en bonne intelligence avec le Premier ministre ».

Il pourrait se réunir dès février, en fonction des progrès des groupes de travail déjà mis en place, tel que celui sur la réforme du Sénat. Quant à la visite de M. Di Rupo à son homologue néerlandais Mark Rutte, elle a été précédée et suivie de contacts entre le Premier ministre et le ministre-président flamand, pour certaines questions bilatérales telles que le Rhin d’acier et ses répercussions sur le port d’Anvers.

Elio Di Rupo n’en a pas moins « compris » l’appel de Kris Peeters. La rencontre de vendredi était de nature informelle. Le « contact officiel » que souhaite M. Peeters aura bien lieu, a assuré un porte-parole de M. Di Rupo.

Peeters déplore la réaction du Premier ministre

Le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) a « déploré la réaction du Premier ministre Elio Di Rupo » venue en réponse à son appel à une concertation fédéral-entités fédérées sur la mise en oeuvre de la réforme de l’État. Il a réclamé un contact « officiel » pour pouvoir communiquer au parlement et au gouvernement flamands.
Après cet appel à la concertation lancé dimanche dans De Zevende Dag (VRT) par M. Peeters, un porte-parole du Premier ministre a réagi sur Twitter en rappelant que M. Di Rupo avait rencontré vendredi les ministres-présidents des entités fédérées du pays. « Je déplore la réaction du Premier ministre », a insisté Kris Peeters auprès de l’agence Belga. Le chef du gouvernement flamand « prend acte » de la communication qui a suivi de la part des services de M. Di Rupo, rencontrant la demande d’un contact « officiel » et non d’une rencontre informelle comme c’était le cas vendredi.

« J’ai en effet eu quelques contacts avec M. Di Rupo, notamment sur sa visite aux Pays-Bas, mais il s’agissait de contacts informels comme il est d’usage entre un Premier ministre et un ministre-président. Ce que je demande, c’est un contact formel sur la période de transition (vers la réforme de l’État, ndlr), pour lequel l’on pourrait communiquer avec les collègues (de gouvernement) et le parlement flamand », a-t-il détaillé. Cette concertation, selon Kris Peeters, doit permettre d’éviter de nouvelles incertitudes sur les transferts de compétences vers les entités fédérées, comme cela a été le cas cette semaine concernant la déductibilité fiscale des prêts hypothécaires.

De nombreux responsables régionaux ont répété dimanche sur les plateaux télévisés que les Régions assureraient la continuité du système une fois sa régionalisation exécutée. Les déclarations du secrétaire d’Etat Servais Verherstraeten (CD&V) avaient semé le trouble mercredi soir. Pour Charles Picqué (PS), ministre-président bruxellois, elles illustrent les pressions pesant sur les épaules des politiques flamands.

« Il y a comme une obligation de résultat, d’annoncer chaque semaine que la réforme de l’Etat bat son plein et que les choses se transfèrent », a-t-il commenté sur le plateau de Mise au Point (RTBF).

LeVif.be avec Belga

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