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Di Rupo: « Nous entrons dans une nouvelle ère du socialisme »

Le PS a adopté dimanche à Liège à l’occasion d’un congrès idéologique et doctrinal 170 engagements pour un « futur idéal » et ratifié un manifeste socialiste actualisant la Charte de Quaregnon.

Le PS s’engage en faveur de la semaine de quatre jours, avec maintien du salaire et embauche compensatoire, moyennant une augmentation du salaire minimum. Le parti socialiste prône la globalisation des revenus, intégrant une taxation proportionnelle du capital (dont l’impôt sur les gros patrimoines). Les licenciements collectifs ne pourraient être réalisés par des entreprises qui ne sont pas en difficulté.

Le parti défend la mise en place d’un bonus social généralisé complétant les revenus de telle sorte qu’ils dépassent le seuil de pauvreté. Le texte retient également l’individualisation des droits sociaux qui invite à mettre fin au statut de cohabitant.

« Le PS s’opposera à toute forme de libéralisation et de privatisation des services publics », a assuré le chef de groupe à la Chambre Ahmed Laaouej, vainqueur à l’applaudimètre parmi les intervenants.

Le congrès a également validé la gratuité des soins de santé de première ligne.

Sur le plan de l’évolution démocratique, les socialistes prônent un droit d’initiative citoyenne autorisant le dépôt de mesures législatives à l’adresse des parlements.

Un chapitre est consacré à l’écosocialisme, un autre à l’Europe des citoyens qui doit permettre une autre mondialisation.

La lutte contre les inégalités à l’école est au coeur des préoccupations avec, notamment, l’enseignement obligatoire dès l’âge de 3 ans, et l’évolution vers la gratuité, suivant l’exemple de l’enseignement officiel.

Enfin, la laïcité de l’Etat doit être inscrite dans un préambule à la Constitution.

Le manifeste du parti socialiste maintient lui le concept de la lutte des classes comme base des rapports qui animent la société. « Résolument à gauche », il s’inspire notamment du manifeste du parti communiste, soulignant que « les socialistes refusent la perspective d’une société noyée dans les eaux glacées du calcul égoïste ».

Il s’agissait du premier grand congrès doctrinal depuis quarante ans alors que le PS est en plein bouleversement après avoir été écarté des responsabilités au fédéral et en Wallonie et avoir vu certains de ses mandataires empêtrés dans des affaires.

« Nous entrons dans une nouvelle ère du socialisme, celle d’un socialisme novateur », a souligné le président du PS Elio Di Rupo.

Le PS s’engage à revenir sur la réforme des allocations d’insertion, décriée par nombre de militants, ainsi que sur l’âge de l’accès à la pension, qui serait à nouveau rendu possible à 65 ans. « Ce sera une exigence fondamentale pour repartir dans un gouvernement », a prévenu la cheffe de file bruxelloise Laurette Onkelinx.

L’institutionnel est resté au second plan de ce congrès, les Liégeois ayant cependant fait part de leur volonté de voir les engagements pris dimanche complétés lors d’un futur congrès wallon.

A l’entrée du congrès, le petit parti BUB a distribué des tracts en faveur d’une Belgique unitaire.

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