Elio Di Rupo © BELGA/Nicolas Lambert

Di Rupo donne rendez-vous au « chantier des idées »

Egratigné par certaines voix en interne de son parti, le président du PS Elio Di Rupo a assuré dimanche que sa formation « se portait bien » et a donné rendez-vous en mars pour un « chantier des idées », afin de « rendre la parole aux militants ».

« Qu’il y ait des critiques est tout à fait normal au sein d’un parti qui compte 90.000 affiliés », a répondu M. Di Rupo, « Invité » dimanche du JT de RTL-TVI. Mais son parti « se porte bien », a-t-il assuré.

Réélu il y a trois mois à la tête du PS après avoir échoué à reconduire son gouvernement fédéral, M. Di Rupo a notamment été critiqué récemment par l’ancien vice-président du PS Philippe Moureaux, qui s’est demandé si l’ancien Premier ministre ne faisait pas le mandat de trop.

Le chef des socialistes francophones juge aussi « justifiée dans un certain sens » la critique du secrétaire général de la FTGB, Marc Goblet, selon qui le PS est devenu trop technocratique et centré sur le Boulevard de l’Empereur.

De son côté, la cheffe de groupe du PS à la Chambre, Laurette Onkelinx, « Invitée » sur le plateau de la RTBF, est montée au créneau pour défendre M. Di Rupo: « Elio est l’un des hommes les plus populaires de Belgique. Il a été respecté par la majorité comme l’opposition. Il a changé de casquette, et tout à coup il n’aurait plus que des défauts. Je trouve que c’est ridicule. Et la meilleure des réponses, c’est de se lancer dans des projets concrets pour les gens », a-t-elle affirmé.

Le principal intéressé, pour sa part, a insisté sur la force de proposition que doit à ses yeux représenter son parti, qu’il qualifie de relai des syndicats, des travailleurs et des citoyens.

Evoquant des thématiques comme le dumping social, la protection des consommateurs, le soutien aux jeunes locataires et jeunes propriétaires, la lutte contre la fraude fiscale ou l’impôt sur les grandes fortunes, il a donné rendez-vous le 22 mars prochain pour le lancement d’un « chantier des idées », au cours duquel les militants choisiront les thèmes sur lesquels le parti débattra durant quinze mois. « Il faut rendre la parole aux militants », a jugé Elio Di Rupo.

Interrogé sur le gouvernement fédéral (MR, N-VA, C&V, Open Vld), l’ancien chef du gouvernement a rappelé la minorisation des francophones et la répartition des portefeuilles gouvernementaux, qui a donné au parti séparatiste plusieurs ministères régaliens. « Je me demande si, derrière (le Premier ministre) Charles Michel, on ne prépare pas la division du pays. Bart De Wever fait la pluie et le beau temps du gouvernement et il ne se mouille pas, c’est du grand art », a lancé M. Di Rupo.

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