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Di Rupo dénonce les effets pervers de la politique de détachement de travailleurs au sein de l’UE

Le Vif

Le Premier ministre Elio Di Rupo a dénoncé, mardi à Paris au cours de la deuxième conférence sur l’emploi des jeunes en Europe, « les effets pervers » de la politique de détachement de travailleurs au sein de l’UE, qui peut conduire à une « concurrence déloyale » et un « dumping social ». Le Premier ministre belge a également plaidé pour un renforcement des instruments de contrôle.

« Nous voulons attirer l’attention sur ce phénomène. Il est inacceptable qu’il y ait une concurrence déloyale et un dumping organisé », a déclaré M. Di Rupo à l’agence Belga, évoquant « un ballet incessant de minibus remplis de travailleurs venus d’ailleurs qui partent et reviennent et détournent ainsi la législation pour éviter de payer les cotisations sociales en Belgique ».

Selon le Premier ministre belge, les effets pervers des détachements se font particulièrement ressentir dans les secteurs de la construction et du transport mais touchent également le secteur du nettoyage. « Je connais des patrons qui ont même dû fermer leur entreprise. On est en train de détruire des secteurs », s’insurge Elio Di Rupo, tout en soulignant les conséquences néfastes pour l’emploi. La préoccupation de la Belgique par rapport à ce phénomène est également partagée par d’autres Etats-membres, comme la France ou les Pays-Bas.

Le détachement, qui fait l’objet d’une directive européenne censée l’encadrer, permet à des employeurs d’un pays membre de l’UE d’envoyer des travailleurs dans un autre Etat-membre pour y effectuer des prestations de travail, pour une durée limitée.

La quasi-totalité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne – soit 24 sur 28 – se sont réunis mardi à Paris pour la deuxième conférence sur l’emploi des jeunes, après une première réunion début juillet à Berlin. Les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, de la Commission, José-Manuel Barroso, du Parlement, Martin Schulz, et de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer, sont également présents à Paris. Les dirigeants européens ont fait une priorité de la lutte contre le chômage des jeunes, qui touche un jeune européen sur quatre, soit près de 6 millions de personnes.

Le Premier ministre belge s’est réjoui des efforts européens pour la relance en général et l’emploi des jeunes en particulier. « A titre personnel, je suis assez heureux de dire qu’on avance. En décembre 2011, lors de mon premier Sommet européen, parler de relance était quasiment une grossièreté ».

Au niveau belge, Elio Di Rupo n’a pas manqué de vanter la « recette belge », un mélange de rigueur budgétaire, de soutien aux entreprises et de préservation du pouvoir d’achat, qui a permis à la Belgique de s’accrocher au peloton de tête des pays européens.

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