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Destexhe critique les méthodes d’analyse de la criminalité

Le Vif

Le député de la fédération Wallonie-Bruxelles Alain Destexhe (MR) a critiqué jeudi les méthodes d’analyse statistiques de la criminalité en Belgique et à Bruxelles. Selon lui dépassées, elles ont notamment permis à la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet (cdH) d’occulter le constat d’une criminalité violente qui reste en forte hausse depuis 2000, en dépit d’une embellie relative observée au premier semestre 2013.

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet et la commissaire générale Catherine De Bolle avaient annoncé mercredi une diminution de 6,8% du nombre de délits enregistrés par les services de police lors des six premiers mois de l’année 2013 par rapport au premier semestre 2012. La ministre avait qualifié ces chiffres d’encourageants.

Pour le député MR Alain Destexhe, ces chiffres masquent la persistance d’un autre constat: par rapport à 2000, la criminalité violente reste en forte augmentation, que ce soit sous forme de meurtres et d’assassinats (+40%), de coups et blessures (+19%), de viols (+26%), … Même constat pour Bruxelles où l’augmentation des meurtres et des assassinat est de 26%, celle des coups et blessures, des rixes au couteau, 20% et des viols collectifs, de 20% pour ne citer que ces catégories.

Pour lui, les statistiques présentées mercredi ne permettent pas de se façonner une image objective d’une « violence bien réelle ».
La baisse des délits s’explique notamment parce qu’une série d’entre eux ne sont plus poursuivis.

De plus, l’outil statistique belge est « archaïque et confus » en regard des expériences observées à l’étranger, notamment à New-York (USA) et à Londres (Grande-Bretagne).

A New-York, les statistiques sont remises à jour toutes les semaines et permettent en un coup d’oeil de se faire une idée de l’ampleur de la criminalité violente.

L’élu MR demande par conséquent à la ministre de l’Intérieur une présentation de la criminalité qui ne minimise par la criminalité violente, de revoir la présentation des chiffres en s’inspirant des exemples à l’étranger évoqués, et de diffuser chaque semaine ou chaque mois des statistiques de la criminalité.

J. Milquet juge « pathétiques » les critiques d’A. Destexhe

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a qualifié jeudi soir de « pathétiques » les critiques du député libéral Alain Destexhe sur la présentation des statistiques de la criminalité durant le premier semestre de l’an dernier et en particulier de la criminalité violente.
« Décidément les élections approchent à grands pas. Monsieur Destexhe fait une seconde tentative d’explication fantaisiste de chiffres visant à remettre en vain en cause les chiffres objectifs enregistrés par les services de police de tout le pays », a commenté la ministre de l’Intérieur par voie de communiqué.

Selon la Vice-première ministre cdH, les chiffres de la police fédérale présentés mercredi sont objectifs. Ils montrent une diminution de 6,8% du nombre de faits criminels entre le 1er semestre 2013 et le 1er semestre 2012, et même de 10,4% par rapport aux 6 premiers mois de 2011.

A chaque expression de la police depuis 2000, les comparaisons par phénomènes se font toujours de semestre à semestre, a commenté Joëlle Milquet soulignant que la tentative de l’élu MR de faire des comparaisons par faits choisis depuis 2000, pour démontrer que l’analyse de la police est fausse, « est intellectuellement profondément malhonnête ».

Qui plus est, a-t-elle ajouté, les chiffres globaux démontrent là aussi le niveau le plus bas d’infractions criminelles enregistrées en 13 ans pour un 1er semestre. Le nombre de faits enregistrés au premier semestre 2000 est plus important qu’au premier semestre 2013: 500.125 faits contre 480.683 pour les 6 premiers mois de 2013, alors que la population a augmenté de 7,8% en Belgique et de 16,4% à Bruxelles.

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