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Des tensions font surface entre la N-VA et le CD&V

Le Vif

Des tensions ont émergé au grand jour mardi entre la N-VA et le CD&V qui abordent depuis samedi les difficiles écueils budgétaires de la formation du gouvernement flamand. La première déplore le tempo jugé trop lent des négociations, le second critique des propositions d’économies « irréfléchies » des nationalistes flamands.

Les trois premières semaines de négociations entre la N-VA et le CD&V ont été frappées du sceau de la discrétion, chacun s’attachant à affirmer la « bonne atmosphère » de travail. Mais du sable semble s’être glissé dans l’engrenage depuis que les négociateurs ont abordé samedi dernier les difficiles choix budgétaires. « Ceux qui pensaient que cette formation de gouvernement se passerait comme toutes les autres se sont trompés. N’oubliez pas qu’il faut clarifier beaucoup de points importants avec les nouvelles compétences, comme les allocations familiales ou le bonus logement », a commenté une source CD&V à l’agence Belga.

Dans l’entourage de la N-VA, c’est le tempo des négociations qui fait grincer les dents. « Pour nous, ça pourrait aller un peu plus vite », commentait-on, alors que l’échéance symbole du 11 juillet – date de la fête de la Communauté flamande – ne semble désormais plus tenable. Les chrétiens-démocrates flamands démentent toute manoeuvre de retardement. On réfute aussi l’idée que le parti ralentirait les pourparlers en raison de l’incertitude sur l’avenir de sa figure de proue Kris Peeters.

Et l’on contre-attaque: les propositions d’économies avancées par la N-VA – surtout en matière de pouvoirs publics – sont jugées « insuffisamment réfléchies ». « Ils pensent que parce qu’ils sont le plus grand parti, ils peuvent tout engranger, mais ce n’est pas ainsi que ça marche. » Et le CD&V de citer l’enseignement ou les provinces. « Ils veulent des coupes importantes ou une suppression, sans dire par quoi l’on remplace ou spécifier les instances qui reprendront ces missions. A la place des provinces, ils proposent 23 territoires régionaux. Mais avec quelles missions? Et s’il s’agit des mêmes tâches que les provinces, où est l’économie? », s’interroge un CD&V.

Plus apaisantes, d’autres sources dans les deux camps rappelaient que des négociations n’avancent jamais sans tensions. La plupart des sources estimaient d’ailleurs que les deux partenaires finiront pas s’entendre. Mais l’une ou l’autre voix dissonante ne se taisent plus: « Je suis quand même relativement pessimiste. S’il n’y a pas de percée dans la semaine et demie à venir, je n’exclus pas un échec ».

Tête-à-tête entre Geert Bourgeois et Kris Peeters

Geert Bourgeois et Kris Peeters, les chefs de délégation N-VA et CD&V aux négociations de formation du gouvernement flamand, se sont vus mardi midi en tête-à-tête, sans leurs autres négociateurs.

Rien n’a filtré de cette rencontre, qui intervient alors que des critiques mutuelles ont soudainement afflué vers les journalistes de la part des deux partis.

Une réunion programmée du groupe de travail central, qui associe les huit négociateurs principaux et leurs sherpas, a été transformée en réunions bilatérales entre négociateurs, pour ces mardi et mercredi.

Kris Peeters a également fait rapport dans la journée de l’état des négociations à son groupe CD&V. Une réunion similaire doit se tenir en soirée dans le groupe N-VA.

L’espoir d’un accord de gouvernement pour la Fête de la Communauté flamande ce 11 juillet est abandonné depuis quelque temps déjà chez les négociateurs. Les jours à venir seront en outre chargés en événements divers qui devraient ralentir l’agenda des pourparlers, comme le départ de la 5e étape du Tour de France à Ypres ce mercredi ainsi que les festivités du 11 juillet à Courtrai et Bruxelles ces jeudi et vendredi.

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