Le pochoir que les élus MR ont découvert devant leur maison. © DR

Des symboles des camps nazis apposés devant le domicile d’élus MR

Le Vif

Plusieurs élus MR de la ville de Liège ont découvert ce mercredi matin sur leur pas de porte un message marqué au pochoir représentant un triangle noir accompagné de la phrase « si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre ».

Plusieurs élus MR de la ville de Liège ont eu une « drôle » de surprise ce mercredi matin. C’est le cas du conseiller communal Louis Maraite qui a découvert un triangle noir taggé devant sa maison. Il était accompagné de la phrase suivante: « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre« , une citation de Joseph Goebbels, un des plus puissants dirigeants du Troisième Reich, une référence claire aux pratiques des nazis à l’égard des chômeurs pendant la guerre.

Le tag était accompagné d’un tract anonyme provenant de personnes se déclarant « réfractaires déterminés à la remise à l’emploi forcé » et contre « les politiques stigmatisantes et discriminatoires à l’égard des hors emploi« . On peut encore y lire en guise de menaces futures: « Prévenez vos contrôleurs que nous répondrons vigoureusement à leurs intentions de récupérer sur notre compte quelques pauvres sous car ils n’ont fichtre pas à y foutre leurs museaux de charognard ». L’action n’a pas encore été revendiquée à l’heure d’écrire ces lignes.

« Et demain, du sang de boeuf sur ma porte? »

Contacté par nos soins, Louis Maraite déclare: « Ces messages proviennent certainement d’un groupe d’extrême-gauche. Je suis compréhensif par rapport à leur combat mais je regrette le ton menacant, limite appelant à la résistance armée. Il déforce totalement ceux qui en sont les auteurs. Je pense que chaque combat politique peut être mené. Ce pays a assez de lieux où ils peuvent être débattus mais la bataille démocratique doit se faire à visage découvert et pas sous le couvert de l’anonymat. Je suis un fervent défenseur de la proximité, et je suis contre une lutte d’influence des élus locaux sur le gouvernement fédéral concernant la politique de contrôle des chômeurs« . Et de rajouter : « Je ne porterai pas plainte, mais je me demande ce que je vais trouver demain sur ma porte : du sang de boeuf, une chauve-souris ? « . L’élu est, par ailleurs, l’auteur d’un ouvrage abordant le rôle des Cheminots pendant la guerre 14-18 dont 51 déportés par les Allemands et torturés parce qu’ils avaient refusé de travailler pour l’ennemi. Il et ne pense pas être la bonne cible pour ce type d’attaque.

Le même message a aussi été taggé devant les bureaux du Mouvement Réformateur, au centre-ville de Liège. La présidente libérale du Sénat, Christine Defraigne, également cheffe de file des réformateurs au Conseil communal de la Cité ardente nous annonce qu’elle compte bien, pour sa part, porter plainte contre X pour dégradation de biens urbains (ces messages ont été apposés sur les trottoirs de la ville), mais aussi pour « menaces, incitation à la haine et à la violence ». Elle ajoute : « En tant que démocrates, ces injures sont inacceptables ! Il faut cesser cette utilisation abusive de la loi de Godwin et ces références répétées au nazisme. De plus, ces attaques se font anonymement, c’est une preuve de lâcheté qui dessert la cause des personnes qui les mènent. »

Triangle noir

Dans l’univers concentrationnaire nazi, le triangle noir était utilisé pour marquer les prisonniers des camps qui étaient considérés par le régime comme « socialement inadaptés », c’est-à-dire, toutes les personnes qui avaient un choix de vie contraire aux valeurs idéologiques des nazis, comme non seulement les chômeurs de longue durée, les vagabonds, les marginaux, …

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