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Des médecins généralistes flamands pourront être accompagnés d’un policier

Les médecins généralistes de la région de Roulers (Flandre occidentale) vont bénéficier d’un accompagnement policier en cas de visites à domicile à risque.

La zone de police Riho (Roulers, Izegem en Hooglede) et le cercle local des médecins généralistes ont conclu un protocole de collaboration jeudi. L’Absym, l’Association belge des syndicats médicaux, signale qu’il s’agit d’une piste discutée avec le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, afin d’assurer une plus grande sécurité à tous les médecins généralistes.

Les médecins généralistes pourront appeler la police lorsqu’ils détectent quelque chose de louche chez un patient auquel ils doivent rendre visite. L’officier s’assurera que tout est sûr à son arrivée et restera sur place jusqu’à la fin de la visite.

À la fin de l’année passée, un médecin d’Izegem avait été assassiné lors d’une visite à domicile. « Cela avait provoqué une grande émotion, ce qui peut expliquer l’initiative » entre la zone de police Riho et les médecins généralistes, explique le vice-président de l’Ordre national des médecins, le Pr Jean-Jacques Rombouts.

Du côté de l’Absym, on applaudit l’initiative, mais on déplore qu’elle ne soit pas généralisée. L’association précise avoir rencontré le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, lors d’une réunion « constructive » lundi dernier. « L’accompagnement policier a été évoqué. L’idée serait d’accompagner le généraliste quand il doit aller dans une zone dite dangereuse », explique le président de l’association, Dr Marc Moens.

L’Absym plaide pour que le ministre « oblige les communes, les zones de police à prendre contact avec les cercles de médecins généralistes et de conclure un contrat pour que les médecins puissent, dans une situation dangereuse ou la nuit, faire appel à la police ».

L’Ordre national des médecins souligne toutefois qu’il ne s’agit que « d’une mesure parmi d’autres. Plusieurs solutions sont envisagées », explique le Pr Rombouts, qui souligne tout de même l’aspect « rassurant » du projet. Il ajoute que le policier ne pourrait cependant pas assister à la consultation, afin de garantir le secret professionnel.

La Fédération des associations de généralistes de la Région wallonne (FAGW) précise, elle, avoir réfléchi à la mise en place d’un tel système, mais cela « reste pour l’instant au stade de l’idée », explique Gianni Maraschiello, permanent de la FAG pour la région de Charleroi. Il signale toutefois deux obstacles. « Tout d’abord, la lourdeur de la tâche pour la police qui a sûrement d’autres choses à faire. Ensuite, la lourdeur pour le médecin, qui va peut-être perdre du temps en attendant le policier ».

Le Groupement belge des omnipraticiens (GBO), syndicat des médecins généralistes francophones, souligne pour sa part qu’il faut « régler le problème de la gestion des gardes et particulièrement les gardes de nuit en semaine, avec des médecins qui doivent encore se déplacer seuls. On pourrait imaginer qu’à partir du poste de garde, le médecin puisse déjà se déplacer avec un chauffeur ». L’Ordre national des médecins le rejoint, indiquant que la réflexion est « plus complexe ». « Par exemple, faut-il continuer à faire autant de visites à domicile? », s’interroge le Pr Rombouts.

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