La centrale nucléaire de Tihange © BELGA/Eric Lalmand

Des manquements dans la « culture de la sécurité » nucléaire

Le directeur général de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), Jan Bens, a confirmé mercredi à la Chambre des manquements dans la « culture de la sécurité » nucléaire des exploitants de centrales belges, une forme d' »autosuffisance » qui peut expliquer le nombre croissant d’incidents observés ces derniers mois et qui a conduit l’autorité à transmettre un pro justicia au Parquet de Huy et à demander une analyse aux exploitants, singulièrement Electrabel.

Quatre membres du personnel d’Electrabel, dont des cadres, se sont vu retirer leur agrément et ne pourront le récupérer sans avoir repassé la formation ad hoc. Huit infractions ont été constatées rien que cette année dont sept durant le dernier mois. Un plan d’action a été entrepris en vue d’améliorer la culture de la sécurité et « on sent que les choses bougent » à Tihange, a indiqué mercredi M. Bens, auditionné en sous-commission de la Sécurité nucléaire de la Chambre. Une invitation à ne pas verser dans l’autosuffisance a également été faite à Doel.

Le débat a lieu alors que seuls deux des sept réacteurs belges fonctionnent actuellement. Mis à l’arrêt en raison d’un problème technique, Tihange 3 doit être relancé le 28 août. Egalement à l’arrêt, Tihange 2 et Doel 3 font l’objet d’analyses alors que les cuves présentent des fissures.

M. Bens a jeté un froid sur les bancs de l’opposition en annonçant mercredi que la méthodologie d’Electrabel en vue de la préparation des conditions de sécurité inhérentes à l’éventuelle relance de ces réacteurs avait été approuvée par l’AFCN sur base d’un rapport « oral » de certains experts internationaux.

L’AFCN doit par ailleurs encore se prononcer sur la prolongation des anciens réacteurs de Doel 1 et 2 décidée par l’actuel gouvernement.

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