Les syndicats ont distribué des "Bacquelaine", des madeleines à l'effigie du ministre des Pensions. © BELGA

Des madeleines à l’image de Bacquelaine pour qu’enseigner soit reconnu comme métier lourd

La profession d’enseignant doit être reconnue comme pénible, ont insisté mercredi à Bruxelles, devant leurs délégués, les syndicats francophones et néerlandophones. Rarement rassemblés depuis la communautarisation de l’enseignement, ils ont décidé d’unir leurs forces, scandalisés par le projet de réforme des pensions du gouvernement et la possibilité que les professeurs ne soient pas repris sur la liste des métiers lourds.

Les syndicats francophones et néerlandophones ont distribué, à l’issue de leur réunion, des « Bacquelaine », des madeleines à l’effigie du ministre des Pensions.

« Tous les enseignants doivent être repris sur la liste des métiers lourds », ont exigé les syndicats. Le projet de réforme des pensions déposé en décembre dernier définit quatre critères de pénibilité dans la fonction publique: les contraintes physiques, l’organisation du travail, le risque de sécurité et la charge mentale ou émotionnelle. Suivant le nombre de critères auxquels il répond, le travailleur se verrait appliquer un coefficient qui multiplierait ses années « pénibles » et accroîtrait ainsi ses années de carrière.

Selon De Morgen, le ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, serait prêt à inclure les professeurs de maternelle, du primaire, du secondaire et du spécialisé sur cette liste.

« On ne parle pas du supérieur ou de la promotion sociale », regrette Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC Enseignement. « Diviser pour mieux régner est ce que fait M. Bacquelaine depuis le début », enchaîne Joseph Thonon, président communautaire de la CGSP Enseignement. « Il n’est pas prêt à accorder la pénibilité à tout le monde, c’est ce qu’il est ressorti notamment des négociations officieuses. »

Or, enseigner est un métier pénible, preuve en est, selon les syndicats, la charge mentale et émotionnelle de la profession, du nombre d’enseignants travaillant le soir, les week-ends et pendant les vacances, de l’agressivité croissante des élèves et des parents, etc.

« Nous allons voir comment le texte va avancer et nous envisagerons par la suite des actions », a indiqué Eugène Ernst. « Il faut mener le combat car ce qui est prévu est le non-respect des enseignants », a-t-il conclu, longuement applaudi par les 400 délégués présents.

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