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Des hélicos belges vendus sans licences à Madagascar

En 2009, une société bruxelloise a revendu dans des conditions controversées des Alouette II de l’armée belge au gouvernement malgache issu d’un coup d’Etat. Pourtant, depuis lors, de nouvelles ventes ont encore eu lieu, comme le révèle une enquête exclusive du Vif/L’Express.

En 2009, le ministère de la Défense décide de vendre 23 hélicoptères Alouette II de la Force aérienne. L’affaire fait polémique à l’époque parce qu’une vente directe à Madagascar est soupçonnée. Or, ce pays sort à peine d’un coup d’État. Le ministère décide alors d’ouvrir la vente au public et octroie finalement le marché à la société bruxelloise MAD Africa Distribution pour un montant de 900 000 euros. A la fin de la même année, quatre Alouette II arrivent à… Madagascar. Pourtant, le « End User Certificate » qui accompagne le contrat comporte une clause interdisant toute ré-exportation sans l’aval des autorités compétentes. Comment les hélicoptères de l’armée belge se sont-ils retrouvés à Madagascar ?

Le patron de la société, David Verly, affirme avoir contacté les autorités fédérales et avoir reçu le feu vert : les biens sont « démilitarisés », il n’y a pas lieu d’avoir de licences préalables. Autre son de cloche du côté du gouvernement fédéral : ni les Affaires étrangères ni l’Economie n’ont été contactées. Normal, puisque les autorités compétentes, dans le cas d’une exportation de matériel militaire, sont régionales. Or, la cellule « licences » de la Région bruxelloise, où se situe le siège social de MAD Africa Distribution, n’était pas au courant de l’exportation et n’a donc octroyé aucune licence à la société…

Certains des hélicoptères belges désormais propriétés de l’armée malgache ont participé au défilé de l’Indépendance, ce 26 juin.

Lire l’intégralité de l’enquête de Damien Spleeters dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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