Huytebroeck © Belga

Derrière le Samusocial, vingt ans de tensions sur la gestion de l’accueil des sans abri

Le Vif

Le dossier du Samusocial illustre aussi plus de vingt ans de tensions politiques sur la manière de gérer l’hébergement des sans abri dans la capitale, est-il ressorti mardi matin de la longue audition de l’ex-ministre bruxelloise Ecolo Evelyne Huytebroeck en charge du dossier entre 2004 et 2014.

Les représentants MR (opposition) de la commission se sont étonnés du temps qu’il a fallu pour commander un rapport à l’inspection des Finances (2013). Mme Huytebroeck a précisé que cette démarche avait été entreprise « au moment ou nous pensions que des choses ne nous paraissaient pas correctes ».

La commission d’enquête a repris ses travaux par les auditions des ex-ministres Evelyne Huytebroeck et Brigitte Grouwels (CD&V), en charge de l’Aide aux personnes au sein de la Commission Communautaire Commune (CCC) entre 2009 et 2014.

L’ex-ministre écologiste a rappelé que le Samusocial était statutairement une association privée, ce qui ne permet pas d’accéder d’autorité à toutes les informations à son sujet. C’est ainsi, a-t-elle dit en substance, qu’elle-même n’a jamais été informée de l’existence de jetons de présence au profit des membres du CA et du bureau de l’asbl durant son mandat.

Evelyne Huytebroeck a brossé un tableau de quelque vingt ans de dissension autour de la lutte contre la pauvreté à Bruxelles. Cette tension fut, selon elle, perceptible dès les années ’90 entre les associations actives dans le secteur, entre le Samusocial et les cabinets ministériels, et entre les partis politiques au sujet des modalités de création d’une association publique et d’un centre de référence.

Le centre de référence a été partiellement créé sous forme de centre d’appui en 2007 -ndlr: La Strada-. Sa direction a été confiée à l’ex-présidente du CPAS d’Ixelles Anne Herscovici (Ecolo), sur base de ses seules compétences, au terme d’une procédure de sélection, a précisé l’ex-ministre.

Toujours selon l’ex-ministre des Verts, Yvan Mayeur et Pascale Peraïta ont refusé dès le départ toute collaboration avec cet outil de coordination, revendiquant que le Samusocial soit le seul interlocuteur du secteur sans abri. En 2013, le cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (PS) a refusé la désignation d’un observateur du collège de la CCC pour siéger au C.A. de l’asbl Samusocial.

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