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Dépeceur de Mons : une nouvelle théorie

Le Vif

Wesley Muyldermans vient de publier un livre qui avance de nouvelles théories sur le dépeceur de Mons . Une affaire qui reste aussi mystérieuse qu’irrésolue.

En 1997, quelqu’un éparpille des restes humains dans la région de Mons. Ces découvertes macabres frappent d’autant plus que les endroits où sont retrouvés les morceaux de corps ne sont pas choisis au hasard. Rue du Dépôt, Rue Emile Jambe, le Chemin de l’Inquiétude ou les berges de la rivière La Haine sont autant d’endroits où furent retrouvé les macabres sacs-poubelle. Les résultats des analyses ont permis de déterminer que les restes appartenaient à cinq victimes : Nathalie Godart (21), Jacqueline Leclercq (33), Martine Bohn (43), Carmelina Russo (46) et Begonia Valencia (38).

Si l’équipe qui travaille sur cette affaire existe encore sur papier, les recherches stagnent depuis de nombreuses années. Dix-sept ans plus tard, l’identité de l’auteur de ces meurtres reste un mystère. L’aspect très méthodique du tueur et le fait qu’il y a de nombreux mois qui se sont écoulés entre le dernier signe de vie des victimes et la découverte des sacs-poubelle intriguent.

Les profils établis à l’époque parlent d’un homme âgé entre 35 et 40 ans, célibataire, doté d’une grande intelligence et vivant dans la région. Il détesterait les femmes et chercherait ses victimes parmi les femmes faibles et perdues. Il est possible que l’auteur des faits soit tout simplement décédé. Ce qui aura mis fin, de facto, à son jeu avec la police. Ou peut-être a-t-il rencontré une femme et s’est-il « rangé » en devenant un bon père de famille. Devant le flou qui entoure cette affaire toutes les hypothèses doivent être prises avec précautions. Dans De Morgen, Wesley Muyldermans auteur d’un livre sur l’affaire, s’attarde particulièrement sur le cas de Smail Tulja.

Smail Tulja, un Monténégrin de 73 ans aujourd’hui était dans les années 80 chauffeur de taxi à New York. En 1990, on l’accuse d’avoir tué et découpé une femme de 61 ans, Mary Beal, avec qui il aurait eu une relation. Quelques jours après le meurtre Smail Tulja fuit les États-Unis. Il ne sera arrêté qu’en 2007 au Monténégro pour le meurtre et le dépeçage d’une femme en Albanie. Là aussi, plusieurs parties du corps avaient été placées dans des sacs-poubelle avant d’être jetées dans un lac. Mais suite aux bavures à répétitions de la police albanaise, Tulja sera uniquement condamné pour le meurtre de New York.

Si depuis sa prison au Monténégro Tulja crie son innocence et dément formellement son implication dans l’affaire du dépeceur de Mons, ce qui intrigue tellement l’auteur du livre c’est que Tulja a vécu en 2006 et 2007 en Belgique dans la région de Virton sous un faux nom. Le FBI a déjà essayé de l’interroger sur cette affaire dans sa prison monténégrine, mais sans succès. Un échec qui va décourager les autorités belges à creuser cette piste, surtout pour des raisons budgétaires selon l’auteur. Même un reportage de la RTBF qui révèle qu’un chauffeur de Taxi de la région de Mons a reconnu Tulja sur une photo ne réveillera pas l’affaire.

Début 2003, on retrouve à nouveau des sacs-poubelle avec des restes humains à la frontière franco-belge . Mais 10 ans plus tard, on n’a toujours pas les résultats du labo. De même que l’on n’a encore jamais fouillé un container situé non loin de là et qui aurait selon des témoins dégagé à un moment une odeur pestilentielle. Pour l’auteur, c’est une évidence : les enquêteurs n’espèrent plus résoudre l’affaire.

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