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Demotte : « Quelle institution n’est pas amenée à évoluer ? »

Le chef des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a répété mercredi devant le parlement de la Fédération sa conviction dans l’importance d’un lien institutionnel entre francophones wallons et bruxellois, sans toutefois exclure la légitimité d’une réflexion.

La sortie du ministre Jean-Claude Marcourt (PS) le week-end dernier, appelant à réformer (« déconstruire puis reconstruire ») la Fédération Wallonie-Bruxelles parce qu’elle « ne correspond plus à rien », a généré de nombreuses réactions politiques, notamment au sein même du Parti socialiste.

Le parlement de la Fédération a décidé en dernière minute de tenir un débat sur le sujet ce mercredi en plénière et ce, en l’absence de M. Marcourt, dont la mère est décédée.

Rudy Demotte a répété l’importance que revêt à ses yeux le lien institutionnel entre Bruxelles et la Wallonie. « Nous voulons qu’il soit pleinement maintenu », a-t-il martelé, se présentant en « garant » de ce lien consacré dans la Déclaration de politique communautaire.

La priorité socio-économique des gouvernements s’appuie aussi, pour son volet emploi, sur l’enseignement et la culture, deux compétences par excellence de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a-t-il relevé.

Toutefois, il est « légitime d’avoir une réflexion », car une société qui ne réfléchit pas à son avenir « s’expose à de grands périls », a-t-il averti. « C’est sur le développement économique et une meilleure articulation (entre Bruxelles et la Wallonie) qu’il faut encore mieux travailler à l’avenir. Quelle institution n’est pas amenée à évoluer? », a demandé M. Demotte.

La Commission Wallonie-Bruxelles constitue à cet égard le lieu adéquat pour « poursuivre le débat, avec l’opposition, sur les transferts de compétences, en visant l’efficacité ».

Cette Commission réunissant les quatre partis francophones représentés au parlement de la Fédération voit ses travaux suspendus depuis septembre dernier, dans l’attente de recevoir du « grain à moudre » en provenance du parlement fédéral pour la 6e réforme de l’Etat. « Il ne faudra pas six mois avant qu’elle ne se réunisse », a estimé M. Demotte.

Marcel Cheron (Ecolo) a assuré que son parti était « ouvert aux idées », mais il a aussi rappelé l’accord de gouvernement consacrant le « socle commun » francophone. Davantage qu’une question d’amitié ou d’amour entre les deux composantes de la Fédération, il a souligné les véritables « intérêts communs » en matière économique.

Pour Marc Elsen (cdH), la question est bien celle de l’efficacité en matière d’enseignement et d’éducation, où les francophones sont « par nature » rassemblés. « Il faut voir où exercer au mieux ces compétences », a-t-il dit, appelant à combiner renforcement des Régions et réaffirmation du lien institué entre francophones, au-delà des clivages politiques.

Françoise Bertieaux (MR) s’est interrogée sur l’opportunité et le choix du moment de la sortie de M. Marcourt. A ses yeux, ce n’est que lorsque les transferts de compétences seront « digérés » qu’il conviendra de « s’interroger sur notre avenir ».

« Nous pouvons nous lire, en tant qu’institution, dans la position de M. Demotte », a-t-elle dit, demandant de mener « dans la discrétion et le sérieux » les travaux de la Commission Wallonie-Bruxelles sur les compétences transférées et le lien interne à la Fédération.

Sur Twitter, le grand absent du débat, M. Marcourt, a appelé à « couper court aux fantasmes » en lisant ce qu’il avait « vraiment dit » dans La Libre, sous-entendant que ses propos avaient été par trop interprétés.

Le Vif.be, avec Belga

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