Rudy Demotte © Belga

Demotte promet une « rigueur budgétaire raisonnée »

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte (PS), a promis ce samedi que son gouvernement ferait preuve « d’équité et de priorités » lors de l’élaboration de son budget 2015, contraint à de nouvelles mesures d’économies. Il a également démenti l’information du Soir selon laquelle un effort supplémentaire de 100 millions d’euros allait devoir être fourni.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte (PS), a promis samedi que son gouvernement ferait preuve « d’équité et de priorités » lors de l’élaboration de son budget 2015, contraint à de nouvelles mesures d’économies.

S’exprimant à l’occasion de la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles devant un parterre de responsables politiques réunis à l’hôtel de ville de Bruxelles, M. Demotte a fustigé le « dogmatisme » budgétaire européen qui, selon lui, mène « à la dépression sociale et la désespérance sociétale ».

Face aux contraintes de la Fédération, son ministre-président francophone a au contraire promis samedi une « rigueur budgétaire raisonnée » qui ne détournera pas la Fédération de sa volonté de solidarité et de ses ambitions pour l’enseignement, « notre première priorité ».

« Peut-être ne bénéficie-t-il pas des budgets que le coeur est enclin à leur accorder, mais l’équité présidera nos choix dans la recherche de l’efficience », a assuré M. Demotte, pour qui il conviendra demain de « mieux affecter chaque centime d’euro dépensé ».

« L’exercice ne sera pas aisé mais il est inévitable. Non, nécessaire! « , a-t-il encore lancé, promettant que celui-ci serait cependant mené dans une « logique d’équité et de priorités ».

Soulignant l’importance de l’école « qui doit retrouver son rôle d’ascenseur social », M. Demotte a aussi insisté samedi sur la nécessité de continuer à soutenir demain la recherche.

Il a également promis que la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles ne servira pas de « variable d’ajustement budgétaire ». Jeudi, devant le Parlement de la Fédération, la ministre de la Culture, Joëlle Milquet (cdH), avait affiché sa volonté de limiter les coupes budgétaires du secteur à « moins de 3% ».

100 millions en plus à trouver ?

Concernant l’information selon laquelle il allait falloir économiser quelque 240 millions d’euros en 2015, soit une centaine de millions de plus qu’initialement prévu, M. Demotte a indiqué qu' »il s’agit d’un chiffre non avalisé par les négociateurs (budgétaires) », à son arrivée à l’hôtel de ville de Bruxelles ce matin. Le ministre-président a qualifié le chiffre de 100 millions avancé samedi dans la presse de « spéculation », précisant qu’il n’y avait pas encore d' »accord technique » au sein de la majorité sur la hauteur de économies à réaliser.

Lors de son installation fin juillet, le nouveau gouvernement PS-cdH avait indiqué vouloir économiser 140 millions d’euros sur le budget 2015 de la Fédération.

Interrogé jeudi soir sur le plateau de la RTBF, M. Demotte avait toutefois annoncé que l’effort serait plus important que celui-là en raison de récents paramètres macro-économiques moins favorables.

Dans son édition de samedi, le quotidien « Le Soir » indiquait que cet effort supplémentaire serait de 90 à 100 millions, portant ainsi les économies à réaliser à 230 ou 240 millions d’euros dès l’an prochain. Ce qui ne serait pas simple, quand on sait que la Fédération affecte 80% de ses dépenses en personnel. Et que trois quarts des moyens disponibles vont à l’enseignement, compétence prioritaire pour la législature, dans laquelle il serait éminemment délicat de sabrer.

Cette mauvaise nouvelle s’expliquerait toujours selon Le Soir par la révision à la baisse des perspectives de croissance, et par des recettes moindres – la dotation liée à l’impôt des personnes physiques se contracte, le calcul du nombre d’élèves s’avère moins favorable que prévu.

« Lorsque je dis ‘Suède’, je pense à Olof Palme et j’entends les mots ‘ensemble, solidaires, responsables' »

Enfin, dans son discours prononcé à l’occasion de ce 27 septembre, le président du Parlement de la Fédération, Jean-Charles Luperto (PS), est lui revenu sur la récente réforme de l’Etat, et la nécessité d’une loyauté fédérale réelle entre les différentes entités, où les majorités politiques seront différentes.

Devant le co-formateur de la majorité suédoise Charles Michel (MR), M. Luperto a notamment appelé le (futur) gouvernement fédéral à « respecter pleinement le jeu de nos institutions et préserver un modèle de solidarité entre les entités, entre générations et entre citoyens de ce pays ».

Le député-bourgmestre de Sambreville a profité de cette tribune pour décocher une flèche au futur gouvernement « suédois ». « Je rappelle que ce beau pays (la Suède) vient de renouer avec ses bases historiques et politiques d’une social-démocratie éclairée (les sociaux démocrates viennent d’y remporter les élections, ndlr) ».

Et d’ajouter: « Parce que moi, lorsque je dis ‘Suède’, je pense à Olof Palme et j’entends les mots ‘ensemble, solidaires, responsables’. Loin des exclusions ou de la lutte des nantis pour la spéculation et les dérégulations fiscales qui rompent les liens de solidarité et les politiques de justice sociale… »

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