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Demotte : « le poison des xénophobies doit nous rendre plus ambitieux »

La Fédération Wallonie-Bruxelles s’inscrit dans une « logique d’intensification de son rôle d’appui aux deux Régions » dans leurs projets de développement, a estimé vendredi son ministre-président Rudy Demotte lors des Fêtes de la Fédération, à l’hôtel de ville de Bruxelles.

Vu la situation d’urgence de la crise des réfugiés de guerre, il a invité à plus d’ambition pour « redéployer » cette institution et le vivre-ensemble qu’elle promeut. M. Demotte (PS) abordait ainsi la mise en question, répétée dernièrement encore par deux chefs de file du MR wallon, de l’existence même de cette institution communautaire en charge de l’enseignement, la culture et autres matières liées aux personnes plutôt qu’au territoire. « Les temps ne sont pas à la réforme institutionnelle », a relativisé M. Demotte (PS), ex-ministre-président wallon qui avait déjà témoigné par le passé de son penchant régionaliste lorsqu’il dirigeait les gouvernements des deux institutions.

Il met en avant une collaboration accrue de la Fédération aux projets régionaux, via les bassins « enseignement-formation-emploi », la formation en alternance ou l’implication dans les plans régionaux Marshall 4.0 (Wallonie) et stratégie 2025 (Bruxelles). « Nous sommes donc clairement inscrits dans une logique d’intensification de notre rôle d’appui aux deux Régions, tout en garantissant la solidarité entre les francophones… dans un pays qu’on imagine mal sans ce trait d’union entre les Wallons et les Bruxellois, dont on nous fait, chaque jour, sentir la position minoritaire ». Pour autant, la « situation d’urgence » qu’ont générée l’afflux de réfugiés de guerre et le « poison des égoïsmes et des xénophobies (…), doit nous rendre plus ambitieux ».

« Je dis aujourd’hui qu’il faut redéployer la Fédération Wallonie-Bruxelles au service des défis du vivre-ensemble », a lancé M. Demotte, citant le Pacte d’excellence pour l’enseignement, le cours de citoyenneté, l’apprentissage du français langue étrangère et des langues en général, ou encore le renforcement des dispositifs d’accueil et de scolarisation des élèves primo-arrivants (Daspa). Car « qui, mieux que la Culture et l’Education, peut mener notre combat contre l’indicible bataille envers les dogmes, les préjugés, la peur et le rejet de l’autre », a demandé Rudy Demotte, soulignant le « vaste mouvement de solidarité » observé par ailleurs à l’égard des réfugiés.

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