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Demotte : la N-VA fait tout pour enliser les négociations

Depuis l’annonce de la transformation du nom de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles par les partis francophones, les partis flamands enchainent les critiques. Pour Rudy Demotte, cela montre, un fois encore, que la N-VA veut faire capoter les négociations.

L’attitude de la N-VA à l’égard de la transformation du nom de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles « ne fait qu’attester du fait que ce parti est prêt à faire feu de tout bois pour peu que cela contribue à enliser les négociations menées en vue de la constitution d’un gouvernement fédéral », dit le ministre-président Rudy Demotte.

En transformant la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles, les partis francophones ont tenu « à réaffirmer le fait que Bruxelles est un partenaire à part entière, égal, avec lequel les Wallons entendent nourrir un partenariat privilégié, dans le respect de son statut de Région », a-t-il souligné mardi dans un communiqué.

M. Demotte regrette l’attitude de la N-VA qui, dit-il, « n’a visiblement pas saisi la nature du choix du changement de nom de la Communauté française en Fédération Wallonie-Bruxelles ».

Ce que la N-VA considère comme une « grave provocation » constitue une nouvelle appellation de la Communauté française qui souligne cette volonté toujours plus grande de reconnaître, sur un pied d’égalité, sa double dimension wallonne et bruxelloise, ajoute M. Demotte.

Pour lui, l’attitude de la N-VA ne fait qu’attester du fait que ce parti est prêt à faire feu de tout bois pour peu que cela contribue à enliser les négociations menées en vue de la constitution d’un gouvernement fédéral.

Réagissant par communiqué, Rudy Demotte était mardi en visite à Houthalen où il a rencontré des entrepreneurs flamands. En marge de cet événement dans le Limbourg, le ministre-président a précisé le fond de sa pensée après les critiques de ces dernières heures. « Qui a dessiné des cartes touristiques erronées de Bruxelles? Qui ne veut pas reconnaître Bruxelles comme une Région à part entière? Ce n’est quand même pas nous? Nous respectons Bruxelles comme une entité à part entière. Je ne pense pas qu’en Flandre on éprouve le même sentiment », a-t-il dit.

Rudy Demotte a également démenti le point de vue exprimé par Brigitte Grouwels selon qui l’appellation « fédération Wallonie-Bruxelles » voulue par les francophones se fait dans un contexte séparatiste. « Nous ne parlons absolument pas de séparatisme mais d’une fédération et de fédéralisme. C’est tout à fait autre chose », a-t-il fait observer.

Rudy Demotte a dit mardi qu’il continuait à espérer un accord communautaire, mais a-t-il précisé, « les marchés financiers vont nous demander avec de plus en plus d’insistance d’engranger des résultats ».

Le ministre-président de la fédération Wallonie-Bruxelles a déjeuné mardi avec des membres du VKW Limburg, une association chrétienne d’employeurs flamands. Rudy Demotte avait fait une tournée du même style en 2007. Il a dit avoir constaté que les clichés à l’encontre de la Wallonie persistaient, raison pour laquelle, une nouvelle série de visites a été programmée.

Il a vanté les mérites du plan Marshall 2.Vert, démontrant, chiffres à l’appui, qu’il était porteur de résultats, la Wallonie étant en phase de redressement. Quelque 6,4 milliards d’euros ont été investis dans l’économie wallonne en dix ans, ce qui a permis la création de 18.000 emplois directs, a-t-il dit. Entre 2004 et 2008, le taux d’activité a augmenté de 2,1%, ce qui a engendré la création de 70.000 emplois supplémentaires.

Selon Rudy Demotte, ces chiffres ne permettent pas encore de « crier victoire » mais ils témoignent de « la tendance positive structurelle, et, sachant que le succès amène le succès, ils redonnent la confiance aux Wallons ».

Un bouclier de protection pour Bruxelles

Pour le président du FDF, Olivier Maingain, « Bruxelles a besoin d’un bouclier protecteur et ce bouclier c’est la Fédération Wallonie-Bruxelles » qui a été mise sur pied lundi.

Olivier Maingain a relevé sur Bel RTL que c’était peut-être bon signe que certains Flamands prennent ombrage du fait que les francophones font preuve de volonté pour clarifier leurs institutions. « Il est bon que la N-VA prenne conscience que les francophones savent se faire respecter. Les Flamands doivent savoir que quand on est demandeur d’une grande réforme de l’Etat, il faut donner des choses en contrepartie », a-t-il dit.

Pour lui, Kris Peeters qui a redit ce week-end que Bruxelles ne sera jamais une Région à part entière a « torpillé la mission de Wouter Beke ». Et d’ajouter que « personne ne peut ignorer au nord du pays qu’il n’y aura pas de grande réforme de l’Etat sans reconnaissance de Bruxelles comme une Région à part entière ».

« Les Flamands ont des exigences fortes et nous reprochent toujours de ne pas les entendre. Il n’y a pas de raison que nous n’ayons pas nos exigences », a encore redit le président du FDF.

Interrogé sur les rumeurs faisant état du blocage de la mission de Wouter Beke, Olivier Maingain a répondu: « Si depuis 9 mois les discussions entre N-VA et PS n’ont conduit à rien, il ne serait pas étonnant que Wouter Beke n’ait pas grand chose en main ».

Le Vif.be, avec Belga

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