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Déménagement en vue pour les Mauves et les Diables rouges

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

La Ville de Bruxelles veut récupérer le site du stade Roi Baudouin pour son projet Neo. Elle verrait bien le futur grand stade national à Haren. Confidences de Freddy Thielemans et Alain Courtois.

Plus question de tergiverser. Si Bruxelles veut confirmer son intention de faire partie des villes organisatrices de l’Euro 2020 – qui se tiendra, pour la première fois, dans une douzaine de villes de pays différents -, elle doit décider, avant la fin de cette année, de se doter d’un nouveau stade national aux normes Uefa. L’instance européenne de football souhaiterait organiser chez nous le match d’ouverture et d’autres rencontres de la compétition. L’acte de candidature belge doit être rentré en septembre 2013 et finalisé pour avril 2014. « Ce qui force une décision rapide », se réjouit Alain Courtois (MR), premier échevin de la Ville.

Deux scénarios ont été envisagés : soit une rénovation lourde du stade du Heysel pour le mettre aux normes de confort européennes, soit la construction d’un nouveau stade, au Heysel ou ailleurs. La première option n’a, nous confirment plusieurs sources, pas les faveurs de la Ville : les promoteurs du projet immobilier Neo souhaitent récupérer de la surface sur le site. Certaines esquisses du plan de réaménagement du plateau du Heysel escamotent d’ailleurs le vieux stade.

De plus, le couplage actuel d’un grand stade de football avec une piste d’athlétisme utilisée une fois l’an – à l’occasion du Mémorial Van Damme – est considéré, par beaucoup, comme une formule à abandonner.  » Dès lors, glisse un spécialiste du dossier, l’idée qui prévaut au cas où le stade Roi Baudouin ne serait pas démoli est de l’affecter à l’athlétisme et à d’autres disciplines sportives. « 

Le nouveau stade national, lui, serait implanté ailleurs. Le parking C du Heysel fait partie des pistes évoquées, mais il est situé sur la commune flamande de Grimbergen.  » Or seule la Ville a la capacité d’assurer la sécurité lors des grands matches de foot « , nous dit Alain Courtois. De même, le site de Schaerbeek-Formation, implantation la plus souvent citée ces dernières années, est remis en cause : la solution s’avère coûteuse à cause de l’indispensable dépollution des sols. De plus, estime Alain Courtois,  » la longueur des procédures rend impossible le respect du calendrier « .

Haren-Bruxelles tient la corde

Reste le site du marché matinal Mabru, en bordure du canal, et, surtout, une quatrième piste qui pourrait, assurent plusieurs sources politiques et sportives, mettre tout le monde d’accord : une quinzaine d’hectares situés le long du boulevard Léopold III. Les bâtiments de l’Otan qui s’y trouvent sont voués à la destruction : l’Alliance intégrera, en principe fin 2015, son nouveau siège, édifié de l’autre côté du boulevard.  » C’est un site qui peut convenir, reconnaît Alain Courtois, mais je ne veux pas trop m’avancer. Indiquer mes préférences ne m’a pas toujours réussi ! « 

Ce stade de 50 000 places, situé près du ring-est et de l’aéroport de Zaventem, serait non seulement utilisé par les Diables Rouges, mais aussi par le Sporting d’Anderlecht, qui en assumerait une partie du financement. Un divorce entre le club et la commune d’Anderlecht est dans l’air depuis longtemps.  » Un grand stade national sans une équipe comme Anderlecht pour l’occuper serait un aberration, nous confie Freddy Thielemans, le bourgmestre PS de Bruxelles-Ville. Or le club ne peut s’étendre au Parc Astrid et ne craint pas de quitter Anderlecht, commune où il ne compte qu’une petite partie de ses supporters. Enfin, le terrain de l’Otan a l’avantage d’être situé non pas à Evere, comme beaucoup le pensent, mais à Haren, donc chez nous ! « 

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