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Demandes d’asile: le gouvernement s’accorde sur l’ouverture de 8.000 nouvelles places

Le gouvernement fédéral s’est accordé vendredi sur le principe d’ouvrir progressivement 8.000 nouvelles places pour des demandeurs d’asile.

« Elles seront mobilisées dans le cadre d’un phasage et d’une concertation avec les acteurs impliqués et utilisées si nécessaire en vertu du monitoring » qui analyse l’afflux de réfugiés en Belgique, a annoncé le Premier ministre Charles Michel. Un appel public pour 5.000 places sera finalisé pour le mois d’octobre et 3.000 places supplémentaires, soit dans de nouveaux centres soit dans des centres existants, à Bourg-Léopold (500 à Moorslede), Lanaken (120) et Belgrade-Namur (400) s’ajouteront à terme à l’offre d’accueil. La Belgique disposera à terme de quelque 40.000 places d’accueil dans des centres ouverts ou via des initiatives locales.

Le gouvernement était réuni vendredi en comité restreint puis en conseil des ministres avec la crise de l’asile comme point principal de son agenda. Les concertations se poursuivent notamment avec les autorités locales, les opérateurs et le propriétaire en vue d' »optimaliser » le pré-accueil pour l’enregistrement des réfugiés candidats à l’asile.

Parmi les pistes sur la table figure celle de rendre les 500 places du bâtiment WTC3 mises à disposition de ces réfugiés en demande d’enregistrement opérationnelles 24 heures sur 24. L’amélioration des conditions sanitaires (douches) est également à l’étude. On planche sur la distribution de soupes, de petits-déjeuners, la mise à disposition de casiers sécurisés pour sauvegarder les effets personnels.

M. Michel aura un nouveau contact vendredi après-midi avec le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur. Il a une nouvelle fois appelé toutes la parties à prendre leurs responsabilités dans ce dossier, notamment en encourageant les réfugiés à gagner le bâtiment du WTC3.

Bien qu’abritant des fonctionnaires, le WTC3 est une propriété privée. Il s’agit dès lors pour le gouvernement de se concerter avec ce propriétaire privé afin de voir ce qu’il est possible de faire. « Nous avions par ailleurs demandé la semaine dernière à Bruxelles un avis sur l’opportunité d’organiser un pré-accueil 24H sur 24. De son côté, la Croix Rouge a fait face à des difficultés pour opérer 24 h sur 24, vu l’urgence », selon M. Michel.

Critiqué, le gouvernement a répliqué en mettant en avant le « travail gigantesque » effectué dans l’urgence. Ce travail se poursuit, notamment en améliorant les conditions de pré-accueil mais surtout en ouvrant des places d’accueil partout dans le pays. Il y a les concertations avec les autorités locales, les opérateurs, les propriétaires, les assureurs.

Yvan Mayeur (PS), dont le parti siège dans l’opposition, s’en est sévèrement pris à l’action du gouvernement dans les colonnes du Standaard vendredi, évoquant une politique « xénophobe et anti-bruxelloise » organisée par la N-VA depuis Anvers. Il y a « des déclarations excessives qui n’aident pas » à la recherche de solutions constructives, a estimé Charles Michel.

Principalement visé par Yvan Mayeur qui avait appelé à le mettre hors d’état de nuire, le secrétaire d’Etat Theo Francken a dit se refuser à « entrer dans le jeu des petites querelles politiciennes, certainement pas sur le dos des réfugiés qui fuient des régions de guerre et la misère ».

Le bourgmestre de Bruxelles est particulièrement remonté contre l’absence de plan de répartition et vis-à-vis de l’abandon de centaines de migrants pris en charge par les autorités locales et les ONG dans le parc Maximilien à deux pas de l’Office des étrangers. La plate-forme citoyenne qui organise la coordination des bénévoles dans ce parc a invité le secrétaire d’Etat Francken à se rendre sur place.

« J’ai reçu une bonne éducation et je réponds toujours aux invitations », a indiqué Theo Francken selon qui la plate-forme a annulé, pour des raisons d’agenda, une première tentative de rencontre. Il se dit prêt à se rendre sur place dans les prochains jours, dimanche ou lundi.

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