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Délinquance : les Réseaux d’Information de Quartier sont-ils efficaces ?

La semaine dernière, suite à des incidents entre des commerçants de Seefhoek, quartier nord d’Anvers, et des dealers, la police locale à mis en place un Réseau d’Information de Quartier (RIQ).

Lors des incidents de la semaine dernière à Anvers, les commerçants d’un quartier où sévissent des revendeurs de drogues avaient choisi de se faire justice eux-mêmes. Au lendemain de la bagarre, les commerçants de Seefhoek se sont accordés avec la police locale pour la mise en place d’un RIQ.

Les Réseaux d’Information de Quartier permettent aux citoyens qui le souhaitent de lutter efficacement contre la délinquance en collaboration avec la police. Le but est de mettre en place une forme d’entraide citoyenne et un partage d’informations destinés à diminuer le sentiment d’insécurité de la population.

Ainsi au coeur du réseau, les membres partagent avec la police des informations sur les allées et venues suspectes, les délits et autres infractions, qui les répercute ensuite sur le reste du quartier, parfois uniquement via le citoyen coordinateur.

Une mobilisation citoyenne

C’est principalement la mobilisation des citoyens qui est recherchée, comme l’évoque Christiane Guérit, présidente des RIQ de Wallonie : « La mobilisation est indispensable dans tous les secteurs : privé (habitation, vol de voiture, agression), commercial (attaques de commerces, vol des marchandises), les professions libérales (médecins, pharmacies), les personnes âgées (vulnérabilité, arnaques) ainsi que les jeunes (drogues, délinquance). »

D’abord implanté en Flandre au début des années 90, le concept venu de Grande-Bretagne s’est installé en Wallonie en 1998. Depuis 2010, les RIQ s’appellent des Partenariats Locaux de Prévention mais ont conservé les mêmes objectifs.

Selon l’attachée de la Direction générale Politique de Sécurité et Prévention du SPF Intérieur, il existe à ce jour en Belgique près de 465 réseaux d’information, dont seulement une vingtaine en Wallonie.

En ce qui concerne les dérives qui pourraient apparaitre au sein de ces « comités de prévention », les circulaires du Ministère de l’Intérieur – responsable de la supervision des RIQ – sont censées réglementer leur fonctionnement et empêcher les citoyens membres des PLP de vouloir « être flics à la place des flics ». La police est en mesure de suspendre l’activité du réseaux ou d’en exclure des membres, dans le cas d’organisation de patrouilles privées par exemple. Par ailleurs, les règlements sont très stricts.

La Direction générale Politique de Sécurité et Prévention indique qu’aucune étude scientifique ne permet aujourd’hui de juger de l’efficacité des Réseaux d’Information de Quartier. Il semble pourtant que les effets de la mise en place de réseaux de surveillance, par exemple, aient eu une incidence sur le nombre de cambriolages.

Des centres fermés pour l’accueil des dealers sans-papiers

Le bourgmestre anversois Patrick Janssens (sp.a) a affirmé lundi à la télévision locale atv son souhait de créer des centres fermés réservés à l’accueil de revendeurs de drogues en séjour illégal en Belgique.

Selon M. Janssens, « les dealers affirment souvent qu’ils proviennent des zones de conflit, comme la Libye et l’Afghanistan, et ils sont rapidement relâchés après une interpellation. Cela ne peut plus continuer. » Le Secrétaire d’État à l’asile et l’immigration Melchior Wathelet réagit par le biais de sa port-parole et affirme que les centres fermés ne doivent pas devenir des substituts à la prison.

Cette proposition de Patrick Janssens fait suite aux incidents qui ont opposé des commerçants à des dealers dans le nord d’Anvers mercredi dernier. D’après les commerçants, la plupart des gangs qui trafiquent de la drogue sont d’origine étrangère.

Am. R. (stg)

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