Emily Hoyos et Olivier Deleuze © Belga

Deleuze: « C’est la question environnementale qui rendra Ecolo fort et crédible »

Le co-président sortant d’Ecolo, Olivier Deleuze, a recentré dimanche son parti sur la question environnementale, à l’occasion du bilan de trois années de présidence qu’il a présenté en compagnie de sa collègue Emily Hoyos.

« Ce qui a construit ce parti et l’a structuré, c’est la question environnementale et c’est elle qui le rendra fort et crédible. C’est la première raison pour laquelle l’électeur vote pour notre parti », a lancé M. Deleuze devant 1.100 militants réunis à Louvain-la-Neuve pour élire la nouvelle direction des Verts francophones.

L’échec électoral du 25 mai a eu raison de l’équipe qui a succédé en mars 2012 au tandem Javaux-Turine. « Les conditions de la confiance collective » étaient « ébranlées », a constaté Emily Hoyos. Le duo s’est donc retiré.

La co-présidence sortante a invité le parti à « se laisser transformer » par son expérience locale. Là où il participait à des majorités, Ecolo s’est mieux comporté dans les urnes, a constaté Mme Hoyos. Autre nécessité: une révision de la démarche programmatique. Le programme du parti est riche de 820 pages issues de nombreuses réunions et de 40 heures de débat. « Nous savons manier la longue-vue et le microscope mais, au bout du compte, on envoie les électeurs dans un vrai labyrinthe. Osons débattre vraiment, osons trancher ».

Les rapports Trans-Actions et Re-Générations, qui ont balisé le processus de renouvellement du parti après la défaite électorale, l’ont rappelé: le parti a du mal a gérer ses participations gouvernementales et y consacre trop d’énergie. « C’était déjà le cas en 2003 et, pourtant, on n’a pas vu le péril », a regretté Mme Hoyos.

L’une des difficultés auxquelles Ecolo doit faire face quand il est au pouvoir est sa « trop grande impatience ». « Pour apporter un changement durable, accepté et solidaire, la responsabilité de notre parti, c’est le chemin », a averti M. Deleuze.

Les militants ont le choix entre deux équipes: d’un côté un duo composé de la députée fédérale Zakia Khattabi et de l’ex-président du parlement wallon Patrick Dupriez, de l’autre, la paire formée par le député régional et ex-secrétaire d’Etat bruxellois Christos Doulkeridis et la conseillère communale mouscronnoise Chloé Deltour.

Cette dernière est la surprise de cette campagne électorale interne. Devant l’assemblée générale, elle a usé de son franc-parler, appelant Ecolo à être à nouveau le parti de l’alternative, à faire de la place aux jeunes, à redevenir populaire et à sortir d’une posture trop intellectualisante. « Ecolo doit redevenir un lieu où changer les choses est possible et où cela procure du plaisir », a-t-elle lancé. Ou plus prosaïquement: « arrêter de jouer à celui qui p… le plus loin ».

« Nous avons de l’ambition pour notre parti et nous ne nous satisferons jamais d’un score à 8% », a martelé pour sa part Zakia Khattabi.

Le duo a plaidé pour une ligne claire, qui « assume la radicalité et la globalité » du projet écologiste. Des tensions internes ont secoué le parti après le scrutin, et ont contribué au retrait des co-présidents sortants. Les candidats veulent aujourd’hui tourner la page: « Nos adversaires ne sont pas dans cette salle », a lâché Mme Khattabi.

L’équipe gagnante aura la tâche de sortir les Verts francophones du marasme après l’échec du 25 mai et une longue période de transition depuis cette date. « Vive le printemps d’Ecolo », a assuré M. Dupriez.

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