Olivier Maingain © Hatim Kaghat

DéFI propose à Ecolo de forcer les autres partis à se positionner sur la gouvernance

Le président de DéFI Olivier Maingain a annoncé dimanche soir qu’il inviterait prochainement Ecolo à établir ensemble un cahier des charges pour forcer les autres partis à se positionner sur la gouvernance.

« On verra alors ceux qui veulent aller le plus loin », a lancé M. Maingain sur le plateau de la RTBF, évoquant la nécessité d’un « assainissement en profondeur » et d’un « écartement impitoyable de tous ceux qui sont à l’origine des scandales ».

Depuis l’appel lancé le 19 juin par le président du cdH Benoît Lutgen à former des gouvernements sans le PS en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles, c’est le cdH qui a eu la main, avant d’avancer conjointement avec le MR.

Le président de DéFI réclame maintenant un changement de perspective: c’est désormais « à eux de se positionner par rapport à nous », a-t-il explicité.

Pour M. Maingain, à côté de sa formation politique, « le parti qui a le plus de volonté de gouvernance, c’est Ecolo ». Il a assuré par ailleurs vouloir être « équidistant » par rapport aux trois autres formations que sont le PS, le MR et le cdH.

Le président des amarantes se montre toutefois un peu plus dur à l’égard du cdH, dont « le comportement à notre égard a été plusieurs fois léger ». Il stigmatise aussi un « manque de volonté » de la part du MR et du cdH sur la gouvernance.

Après le refus d’Ecolo jeudi d’engager des négociations gouvernementales avec le MR et le cdH pour cause d’avancées insuffisantes sur la gouvernance, les partis d’Olivier Chastel et de Benoît Lutgen ont entamé des pourparlers pour former des gouvernements dans les trois entités fédérées, même s’ils ne possèdent une majorité qu’en Wallonie, où d’aucuns les voyaient aboutir pour le 21 juillet.

A Bruxelles, où le soutien de DéFI leur est indispensable pour former une majorité sans le PS, la ministre cdH Céline Fremault avait clarifié sa position samedi matin, en lançant un appel en ce sens à DéFI.

M. Chastel et Lutgen, au terme d’un premier week-end de négociations concentré sur la Wallonie, avaient quant à eux souhaité dégager davantage de temps, et annoncé l’ouverture d’un round de consultations avec des acteurs socio-économiques et associatifs. La porte restait ainsi ouverte à DéFI, notamment sur l’enseignement, quand on sait que l’axe MR-cdH compte sur les amarantes pour décrocher une majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles.

La volonté de DéFI de réintégrer Ecolo change donc à nouveau la donne.

Des propos « choquants »

Du côté de l’axe MR-cdH, l’agacement était palpable face à ce qui est considéré comme une nouvelle tentative de DéFI, au nom de la gouvernance, de « sauver le PS ». DéFI se voit accusé d’empêcher une solution globale qui irait dans l’intérêt des francophones, d’autant qu’Ecolo avait montré jeudi ne pas désirer monter dans un gouvernement.

Céline Fremault trouve « choquants » les propos tenus par Olivier Maingain, a-t-elle indiqué dans la soirée à Belga.

« En qualifiant d’anecdote le séminaire du Samusocial tenu à Spa en février dernier, Olivier Maingain banalise ce dossier », estime-t-elle. « Réduire ainsi le fait que des membres des cabinets ministériels socialistes à la Région participent à un séminaire, alors que j’essaye depuis plus de quatre mois d’obtenir de la transparence au Samusocial, est choquant. »

Et d’ajouter qu' »il n’a jamais été question, contrairement à ce que prétendent DéFI et le PS, de faire de cet incident un prétexte. Il m’a par contre conforté. »

Mme Frémault conteste également avoir été au courant de la tenue du séminaire en question, comme le prétendait samedi le ministre-président Rudi Vervoort (PS). « Le principal argument de Rudi Vervoort, c’est un mail de mon directeur de cabinet. Or le mail en question évoque uniquement des discussions à propos du bâtiment Poincarré (appartenant à la région et utilisé par le samusocial, ndlr) et à aucun moment la mise au vert à Spa avec des membres de cabinets et (l’ancienne présidente du Samusocial) Mme Peraïta. »

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