Olivier Maingain, président de DéFI. © BELGAIMAGE

Défi a lancé sa campagne « Périphérie » sur les terres de « Judas »

Le Vif

Les Démocrates Francophones Indépendants (Défi) ont lancé, dimanche, leur campagne pour les élections communales d’octobre en périphérie dans le fief de Damien Thiéry, à Linkebeek.

Le député fédéral, passé des FDF (devenu Défi) au MR en décembre 2013, n’était jamais parvenu à se faire nommer bourgmestre de Linkebeek par la tutelle régionale, malgré dix ans de gestion municipale comme maïeur faisant fonction, soutenu par une forte majorité de la population. La ministre flamande de l’Intérieur, Liesbeth Homans (N-VA), invoquant, à chaque recours au Conseil d’État du candidat évincé, sa violation des circulaires linguistiques lors de l’envoi des convocations électorales.

Et c’est là, à Linkebeek, que, devant une cinquantaine de militants, au premier rang desquels Philippe Thiéry, frère de Damien et président du CPAS local, resté fidèle au parti amarante, que le président de Défi, Olivier Maingain, a lancé la charge contre les nouveaux partenaires de celui qui officie à présent comme Premier échevin de la commune.

À propos du refus persistant de la Flandre de ratifier la convention-cadre pour la protection des minorités nationales, du Conseil de l’Europe, Maingain fustige le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), et le Premier ministre, Charles Michel (MR), « qui ne veulent pas faire avancer la ratification de la convention-cadre, sous le fallacieux prétexte qu’il n’y aurait toujours pas de définition, en Belgique, du concept de minorité nationale, malgré la définition apportée par le Conseil de l’Europe. »

Mais… déplore Maingain, « certaines forces politiques francophones voudraient que tout cela soit tu, parce que cela leur donne mauvaise conscience d’avoir accepté, depuis tant d’années, cette dérive constante des moyens de protection des francophones, de plus en plus menacés. Il faut leur rappeler l’obligation de résultat. » C’est-à-dire la ratification de la convention-cadre, signée, avec réserves, par la Belgique en 2001, sous le ministère de Louis Michel (MR). Ratification réclamée tant par l’ONU que par le Conseil de l’Europe.

« Après la Périphérie, ils abandonneront Bruxelles »

Le président de Défi dit toujours privilégier le rassemblement des forces francophones, en périphérie. « Mais pas dans l’ambiguïté. Pas pour dire une chose, un jour, et faire autre chose, le lendemain. Pas pour tromper les électeurs (Damien Thiéry avait été réélu en tant que FDF en 2012) mais sur la base de programmes clairs »

« Certains francophones, en périphérie (entendez, entre autres, au MR, NDLR), poursuit le président de Défi, pourraient croire le moment venu de faire alliance avec des forces politiques qui font mine de ne vouloir s’occuper que de gestion communale mais qui, en réalité, veulent mettre à néant le régime des facilités. »

Olivier Maingain déclare voir dans ces « petites concessions » (l’application, par exemple, des circulaires linguistiques flamandes) une préfiguration de l’abandon définitif de la périphérie et l’acceptation, déjà, de la mise sous tutelle de Bruxelles, « devenue chose négligeable », par la Flandre.

Et le président de Défi d’ironiser en finale :

« Ceux-là font qu’un membre de leur parti, ici, n’a pas pu être nommé bourgmestre, malgré toutes les courbettes faites devant la N-VA, au fédéral, y compris par le candidat bourgmestre, qui n’a même pas eu droit à la reconnaissance du baiser de Judas. »

Michelle Lamensch

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