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Décès du député fédéral Patrick Moriau

Le Vif

Le député fédéral et ancien bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont Patrick Moriau (PS) est décédé des suites d’un cancer, a indiqué le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan sur Twitter.

Cette information est confirmée par le groupe PS à la Chambre.

Né en 1951, Patrick Moriau avait une formation de journaliste. Dès les années 80, il travaille pour la province de Hainaut puis pour Philippe Busquin, alors que celui-ci est ministre wallon de l’Economie. Il est aussi, dès 1983, conseiller communal à Chapelle-lez-Herlaimont, commune dont il sera bourgmestre de 1995 à 2012, quand il cède la place, déjà affaibli par la maladie.

L’homme se battait depuis plusieurs années contre un cancer du poumon.

Une figure montante du PS rattrapée par des affaires Le député fédéral et ancien bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont Patrick Moriau fut l’une des figures importantes du Parti socialiste dans les années nonante, avant que son étoile ne pâlisse à cause d’une série d’affaires politico-judiciaires.

Reconnaissable entre tous par sa barbe abondante, ses petites lunettes et sa voix rocailleuse, l’homme était connu pour sa bonhomie, son côté jovial et bon vivant, mais aussi son franc parler. Né le 11 mars 1951 à Charleroi, Patrick Moriau fut initié à la chose politique par son grand-père, militant socialiste de la première heure, devenu par la suite président de la Fédération des handicapés de Belgique.

Après des études de journalisme et communication à l’ULB, il devient enseignant en 1974, avant de devenir conseiller en communication pour la province du Hainaut en 1983, année où il est aussi élu conseiller communal dans sa commune de Chapelle-lez-Herlaimont. Très proche de Philippe Busquin dont il deviendra dès 1988 l’attaché de presse, il gravit alors rapidement les échelons de l’appareil socialiste.

En 1991, il accède ainsi au poste de chef de cabinet-adjoint de Philippe Busquin, alors ministre des Affaires sociales, et devient dès l’année suivante secrétaire général du Parti. En 1995, il est élu bourgmestre de Chapelle, ainsi que député à la Chambre, où il participera notamment à la commission d’enquête sur l’affaire Dutroux dont il sera l’une des figures médiatiques. Cette ascension politique sera toutefois rapidement entravée par une série d’affaires politico-judiciaires.

En 1997, il est ainsi inculpé dans le cadre d’une enquête sur le financement occulte du PS, la justice ayant découvert un compte au Luxembourg doté près de 20 millions de francs belges issus de la corruption du marché public Dassault au bénéfice du parti. Après dix ans de procédure, Patrick Moriau avait finalement été reconnu en janvier 2007 coupable de faux et usage de faux dans cette affaire. Vu l’ancienneté des faits, il n’avait toutefois écopé d’aucune sanction. En 2011, il est rattrapé par une autre affaire, celle du projet immobilier CittaVerde à Farciennes qui lui vaudra d’être inculpé pour corruption passive.

Toujours député, l’homme, malade depuis plusieurs années, avait renoncé à être tête de liste aux élections communales de 2012, mais était resté conseiller communal. Il était en outre toujours président de la Fédération PS de Charleroi.

Le 1er mai dernier, il était apparu physiquement affaibli, le crâne dégarni par sa chimiothérapie, à l’Université du travail de Charleroi pour inciter les militants socialistes à « retrouver l’espoir du combat » qui seul permettra de vaincre le « capitalisme éhonté », avait-il lancé, ému, devant une assemblée qui l’avait applaudi debout. « J’ai pris conscience qu’il y aurait trop de monde à mon enterrement. J’ai donc décidé de ne pas y aller », avait-il alors plaisanté, ponctuant son intervention d’un « à bientôt!  » résolu.

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