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Débat Magnette-De Wever: « Sur chaque thème, nous divergeons »

Le Vif

Le fossé entre le PS et la N-VA est béant. Mardi soir, au cours du « débat national » organisé par RTL-TVi et VTM, les présidents des deux partis ont croisé le fer et mis en lumière tout ce qui les séparait.

Les petites phrases n’ont pas manqué entre Paul Magnette et Bart De Wever qui pendant une heure ont entretenu un échange parfois tendu et nerveux. Les deux hommes ont répété un discours connu démontrant leurs différences sur tous les sujets abordés: emploi, politique fiscale, immigration, sécurité sociale ou institutions.

« Sur chaque thème crucial, nous divergeons », a résumé M. De Wever pour qui l’alternative est claire: le 25 mai, les électeurs auront le choix entre deux modèles, celui du PS ou celui de la N-VA. Une affirmation contredite par M. Magnette qui refuse de voir la N-VA se poser en porte-parole de toute la Flandre. Le choix se trouve, selon lui, entre deux modèles de société, transcendant la frontière linguistique. « Ce n’est pas un problème nord-sud ». Et de lancer un peu plus tard à son homologue: « Vous n’êtes pas encore l’empereur des Flandres ».

Le président des nationalistes flamands a eu à coeur de battre en brèche le programme socialiste et le bilan du gouvernement Di Rupo, insistant particulièrement sur le taux élevé de taxation en vigueur en Belgique, une sécurité sociale inefficace ou une politique d’immigration jugée laxiste. Le président des socialistes francophones a fustigé un programme N-VA « terriblement anti-social et contreproductif ».

Les deux partis pourront-ils s’asseoir à la même table le 26 mai ? « Si c’est pour discuter de la fin de la Belgique et de la sécurité sociale, c’est non », a averti M. Magnette. « Avec le PS de ce soir, non », a affirmé M. De Wever.

Le président de la N-VA a réitéré sa volonté de constituer d’abord et rapidement une majorité au parlement flamand qui ensuite prendrait part aux négociations fédérales. Pour ce faire, il a demandé aux électeurs flamands de lui donner un « mandat fort ». Le président du PS a mis en revanche les électeurs en garde contre une stratégie de paralysie du gouvernement fédéral, semblable à celle qui a suivi le scrutin de 2010.

Depuis deux législatures, le gouvernement fédéral ne dispose pas d’une majorité dans le groupe linguistique flamand de la Chambre. « Nous sommes en faveur d’un gouvernement qui ait une majorité dans tout le pays », a plaidé M. Magnette. « Les vrais séparatistes sont ceux qui pensent qu’ils peuvent gouverner le pays sans une majorité en Flandre », a ajouté un peu plus tard M. De Wever.

Les échanges ont parfois été vifs. Le président de la N-VA a régulièrement affiché son agacement devant les critiques et les interruptions de son contradicteur. « Même au Palais royal, on peut plus facilement interrompre le roi que Bart De Wever », a ironisé après le débat M. Magnette.

« Rumble in the jungle », a jugé M. De Wever, évoquant ainsi le combat de boxe mythique entre Mohamed Ali et George Foreman.

Le président des nationalistes n’a pas pour autant dramatisé la portée de l’événement médiatique: rien ne s’est cassé qui n’était déjà cassé, a-t-il précisé.

Le débat a été fréquemment entrecoupé des applaudissements des partisans de l’un ou l’autre camp. Plusieurs spectateurs choisis par les deux chaînes ont interrogé l’un ou l’autre débatteur. Le moment fort aura assurément été celui de Sandra, une jeune Flamande au chômage à la suite d’un accident et qui redoute de perdre sa protection sociale.

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