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Débat feutré entre Elio Di Rupo et Didier Reynders

Le Vif

Le Premier ministre sortant Elio Di Rupo (PS) et le vice-Premier Didier Reynders (MR) se sont livré un duel feutré lundi soir sur la RTBF, se gardant de toute exclusive mutuelle et trouvant un terrain d’entente contre les volontés de la N-VA de scinder la sécurité sociale ou le pays.

Aucun n’a exclu de s’asseoir à la table avec la N-VA pour négocier un gouvernement fédéral, M. Reynders rappelant au passage que le PS avait pu trouver des accords de majorité au parlement avec les libéraux et la N-VA sur des sujets éthiques.

Il est toutefois « hors de question de négocier avec la N-VA la scission de la sécurité sociale et du pays », a répété M. Di Rupo. « Si c’est cela l’engagement, il est évidemment commun », a relevé M. Reynders.
Les deux hommes ont aussi relativisé la nécessité d’un « front francophone ». « Je ne suis pas sûr du tout que nous soyons dans une situation où la N-VA explose et que les autres partis flamands s’effondrent », a prédit Elio Di Rupo. « Dès lors, plutôt que de parler de front – qui est un terme plutôt de guerre -, attendons dimanche », a-t-il enjoint.

M. Reynders n’a pas davantage insisté sur la nécessité d’un tel front, mais bien sur un front bruxellois concernant le survol de Bruxelles par les avions de l’aéroport de Bruxelles-national, ainsi qu’une répartition des vols tant vers les aéroports wallons (Charleroi, Liège) que flamands (Ostende, Anvers). A défaut de décision immédiate, ce sera un préalable du MR à la formation des gouvernements fédéral et bruxellois, a-t-il prévenu.

Elio Di Rupo a écarté la possibilité d’une solution qui accorderait les six partis du gouvernement d’ici aux élections. « On a trouvé une solution pour BHV, on en trouvera une pour réduire ces nuisances », a lancé le Premier sortant.

Les débatteurs se sont opposés sur nombre de sujets socio-économiques, comme le maintien ou non de la décision gouvernementale sur les allocations d’insertion, que le PS veut revoir, ou sur l’indexation des salaires que le MR est prêt à ajuster à la marge.

Quant aux réductions budgétaires, « il y a toujours des possibilités de dégager des marges » sur les finances publiques, a reconnu Elio Di Rupo, tout en refusant de « sombrer dans l’austérité ».

Interrogé sur un incident qui avait marqué le précédent débat Di Rupo-Reynders concernant l’absence des libéraux au gouvernement à la période des enlèvement d’enfants, M. Reynders, qui avait dans la foulée présenté des excuses publiques en précisant son propos, a indiqué qu’il avait parlé de cet incident avec Jean-Denis Lejeune. L’incident est clos, a reconnu Elio Di Rupo.

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