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De Wever prédit un « dénouement » pour l’été

Les négociations pour la formation d’un gouvernement connaîtront leur dénouement au cours de l’été, a estimé lundi le président de la N-VA, Bart De Wever, sur les plateaux des journaux télévisés de la VRT et de VTM : « Nous devons maintenant risquer le tout pour le tout ! »

Un an après les élections législatives de 2010, le patron des nationalistes flamands éprouve des sentiments contradictoires. « Je n’ai pas l’impression d’avoir échoué. Mais je n’aurais pas pu penser que les problèmes seraient si grands et que la volonté d’aboutir à de véritables réformes serait si petite », a-t-il dit. Bart De Wever a également jugé que sa plus grande erreur était d’avoir quand même continué, après sa mission de « clarificateur ». « Je n’aurais pas dû me laisser tenter et j’aurais dû alors tirer la prise ».

Le président de la N-VA s’attend à ce que l’été s’accompagne d’un dénouement car « personne ne va négocier pendant une seconde année ». Il rejette la possibilité de la continuation du gouvernement en affaires courantes et considère que les élections ne sont pas du tout une solution, « cela risque seulement d’aiguiser les oppositions ».

« Le seul contexte qui puisse encore donner lieu à un résultat, c’est la formation d’un front flamand, ce qui permettrait de mettre les francophones sous pression », a-t-il encore estimé. La balle se trouve de toute manière dans la camp du formateur Di Rupo, dont la mission n’est assortie d’aucune limitation de temps ni de conditions.

De Wever « n’a pas fixé d’ultimatum »

Le président de la N-VA, Bart De Wever, n’a « vraiment pas fixé » d’ultimatum quand il a affirmé que les négociations pour la formation d’un gouvernement connaîtront leur dénouement au cours de l’été, a précisé le porte-parole du leader des nationalistes flamands.

Bart De Wever a « simplement fait une constatation: après l’été vient l’automne et le momentum sera passé », a expliqué le porte-parole de la N-VA, Jeroen Overmeer, lors de l’émission De Ochtend de la

VRT-radio. « Les chances sont faibles d’encore parvenir à un résultat après l’été », a-t-il précisé.

Selon son porte-parole, De Wever estime qu’organiser de nouvelles élections législatives est un « mauvais choix ». « Mais si l’on veut enregistrer des résultats, il faut mettre la pression sur les négociateurs. Les élections ne sont que la dernière option, il est naturellement bien mieux d’arriver à un accord », a conclu M. Overmeer.

Un an de crise : « Les partis veulent avant tout éviter de perdre des voix »

Les électeurs belges sont otages des partis politiques qui se sont fixés comme principal objectif, à l’issue des élections, de ne pas perdre les voix obtenues, estime ce week-end Johan Vande Lanotte (sp.a) dans les pages du quotidien néerlandais NRC Handelsblad. Pour parvenir à former un gouvernement, les partis assis autour de la table « doivent se distancier des slogans, ainsi que des espoirs déchus, exagérations et angoisses qu’ils ont ressentis depuis des années. »

Dans l’article intitulé « L’Obstruction rapporte des voix en Belgique », l’ex-conciliateur royal donne une image peu reluisante de la situation actuelle. Il estime que le CD&V et la N-VA ont, via leur cartel formé en 2007, fait naître des attentes excessives. M. Vande Lanotte est également critique à l’égard des partis francophones. « A partir de 2009, ils n’ont eu de cesse de raconter à leurs électeurs des histoires atroces sur l’arrogance flamande. » Le socialiste ostendais fait notamment référence à la collaboration flamande durant la Seconde Guerre mondiale, que les francophones « utilisent sans la moindre gêne ».

L’ex-conciliateur pointe également la rapide succession d’élections. « Avant les élections, les partis disent à l’électeur ce qu’il veut entendre, ils le crient même. Après les élections, les voix doivent être assurées. Cela s’appelle du ‘pleasing leadership’. » Dans l’esprit de M. Vande Lanotte, l’élaboration d’un compromis est un composant de la démocratie. « Dans la situation actuelle, le pouvoir donné par l’électeur est uniquement utilisé à mauvais escient. »

Un an de crise : Leterme constate « l’usure » de son gouvernement

Le Premier ministre démissionnaire, Yves Leterme, constate de « l’usure » au sein de son gouvernement en affaires courantes, a-t-il indiqué dans un entretien au quotidien néerlandais Trouw. « Cela suffit. Nous dirigeons le pays pendant que d’autres se reposent sur leurs lauriers. Ce n’est pas le cours normal des choses. »

La Belgique doit être réformée, estime M. Leterme. Une délimitation claire des compétences, davantage de responsabilité financière propre pour les régions et une solution pour l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde sont nécessaires, ajoute-t-il. « On négocie en ayant un oeil sur les propositions et un autre sur les sondages. »

Le Premier ministre considère néanmoins que la désignation d’Elio Di Rupo comme formateur constitue une nouvelle donne. « Une personne a été clairement désignée pour former un gouvernement, j’espère que cela aboutira. »

Yves Leterme admet qu’il a été déçu à l’issue des élections du 13 juin. « Si un gouvernement avait pu être formé dans les semaines qui suivaient, cela aurait renforcé l’idée que le problème venait de moi. » La Belgique existera encore d’ici 20 ans, mais avec des régions et communautés dotées de davantage de compétences et de responsabilités. « Elles ne pourront plus rester reliées à la perfusion belge, elles doivent être financièrement responsables. » Si un nouveau gouvernement est mis en place, Yves Leterme n’exclut pas d’en faire partie, en fonction des personnes qui le composeront et du projet qui sera présenté.

LeVif.be, avec Belga

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