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De Wever : « La politique de la N-VA est nettement plus sociale que celle du PS »

Quand Bart De Wever et Paul Magnette débattent, ils ne sont pas là pour se lancer des fleurs. Lors du débat national diffusé par VTM et RTL TVI (pas toujours très bien sous-titré pour les francophones), on a entendu peu de louanges entre le président du PS agressif par moment et un président de la N-VA très agacé.

Pour De Wever, le choix entre le modèle N-VA et celui du PS constitue l’enjeu du 25 mai. Pour Magnette, il s’agit de deux modèles de société. Celui du PS veut protéger le faible, investir en croissance économique et conserver l’unité du pays. Magnette craint que le faible ait encore plus de mal suite au saut d’index (« Je suis indigné quand je vois la peur des gens »), que les investisseurs soient chassés à cause de l’incertitude semée par la N-VA et que le pays soit paralysé avant de finalement se désagréger.

La N-VA estime justement que cet index est un impôt caché et considère le saut d’index comme une façon de conserver la prospérité. De Wever trouve que sa politique est nettement plus sociale que celle des socialistes wallons : « Partout où règne le PS, la pauvreté et le chômage sont importants ». Et non, il ne veut pas scinder la Belgique. Du moins pas maintenant. Le président de la N-VA est « intimement convaincu » que la Wallonie tirerait des bénéfices d’une plus grande autonomie. « C’est notre confédéralisme : que chaque partie du pays ait la politique qu’elle demande. Je ne veux pas imposer de politique N-VA à la Wallonie si elle ne veut pas ».

De Wever a immédiatement mené le débat en ne répondant pas uniquement aux questions des modérateurs et du public, mais aussi en posant des questions à Magnette. « Je ne vous entends rien dire sur la façon dont vous allez créer des emplois. Que le PS peut multiplier les fonctions à l’état, nous le savons. Mais il faudrait surtout que le travail vienne du secteur privé ».

Magnette a répondu à cette question en renvoyant au palmarès du gouvernement Di Rupo: « Il y en a qui parlent, et il y en a qui font. » Ensuite, le président du PS a cité la réduction des dotations royales et la diminution des appointements parlementaires. Sans surprise, le palmarès de Di Rupo n’a pas fait grande impression à De Wever, et encore moins à ses sympathisants très en forme. Ceux-ci riaient sous cape quand Magnette traitait leur président de « séparatiste » et lui reprochait de mener « deux discours, même plus ». Sur le plateau, ils étaient d’ailleurs beaucoup plus bruyants que les sympathisants du PS.

Un Magnette mordant

L’assertivité, et parfois l’agressivité, de Magnette était étonnante. De temps à autre, il matraquait De Wever, qui, agacé, ne pouvait que demander « un minimum de respect ». Il y a peu de présidents de parti flamands qui en font autant. « Monsieur De Wever, vous ne supportez pas la contradiction ». Magnette parlait d’un air sûr de lui, parfois un peu arrogant, ce qui lui permettait souvent de garder la main sur le débat. De Wever a quant à lui réussi à mettre les rieurs de son côté en faisant des blagues avec eux et en torpillant les petites phrases contre la N-VA.

Ni les deux protagonistes, ni le public, ni les arguments n’ont réussi à convaincre. Malgré le grand nombre de thèmes évoqués et le temps relativement long accordé aux orateurs, le débat est resté au stade de dialogue de sourds. De Wever savait ce que Magnette allait dire, Magnette avait déjà préparé sa réplique avant que la question ne soit posée à De Wever. Si cette atmosphère caractérise les négociations le 26 mai, il se pourrait bien que cet été le roi et les rédactions politiques aient le temps de faire une longue randonnée dans le Désert du Kalahari.

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