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« De nombreuses critiques flamandes à l’encontre de Di Rupo relèvent de l’idéologie pure »

Alors que le gouvernement Di Rupo fête son premier anniversaire, les entrepreneurs flamands mènent une véritable politique de confrontation. Comment les francophones considèrent-ils ces critiques venues de Flandre ?

La critique extrêmement violente de la Flandre à l’égard du gouvernement Di Rupo n’est pas justifiée, estime Etienne de Callataÿ, économiste principal de la Banque Degroof. « Ce gouvernement est nettement plus sérieux dans sa politique budgétaire et socio-économique que les gouvernements précédents de Leterme et Verhofstadt. La perte de compétitivité de nos entreprises n’est pas due à Di Rupo et son équipe, mais a trait à la faiblesse de nos gouvernements précédents et à l’esprit borné de nos partenaires sociaux. A vrai dire, ce pays n’a plus connu de grandes réformes depuis le premier gouvernement Dehaene et son plan global. »

« De nombreuses critiques flamandes sont purement idéologiques »

Thierry Bodson, l’un des dirigeants influents du syndicat socialiste wallon FGTB, ne comprend pas très bien les critiques flamandes. « Il va de soi que j’ai également beaucoup de réserves à l’égard du budget, mais celles-ci sont d’un tout autre ordre. En analysant ce budget en tant que syndicaliste, je vois toute une série de mesures qui profitent surtout aux riches et aux entreprises. Et ce qui m’étonne, en tant qu’ homme de gauche, c’est qu’en Flandre ceux qui prétendent défendre les travailleurs demandent simultanément un saut d’index ou même la suppression de l’indexation salariale automatique et qu’en plus ils veulent économiser d’autres types de revenus, immobiliers ou capitaux. Ça n’a pas de sens. De nombreuses critiques flamandes sont purement idéologiques. »

« Le Voka est devenu un parti politique »

Eric Domb, ancien président de l’union wallonne des entreprises (UWE) et actuel directeur du parc d’attractions à succès Pairi Daiza qualifie les offensives des entrepreneurs d' »excessives ». « Il existe cependant une grande différence entre les organisations patronales wallonne et flamande. En fait, Voka est devenu un parti politique. Les aspirations des entrepreneurs flamands ne sont pas seulement économiquement motivées, elles sont aussi enchevêtrées au monde politique. Si on voulait absolument un gouvernement de droite, on n’avait qu’à le mettre sur pied. »


Han Renard

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