Capture d'écran de la plateforme de financement participatif de l'IHECS © IHECS

De l’utilisation pédagogique des plateformes de financement participatif

Stagiaire Le Vif

De plus en plus de projets voient le jour grâce à des plateformes de financements participatifs. L’Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales (IHECS) a décidé d’utiliser ce genre de pratique pour aider à l’apprentissage d’un plan de communication efficient.

Depuis quatre ans maintenant, Damien Van Achter, fondateur du Labdavanac et professeur invité à l’IHECS, met en avant l’importance du numérique dans le paysage médiatique actuel. En partant de l’observation que le modèle économique des médias a fortement évolué avec l’avènement du digital, il a trouvé important de pointer du doigt cette problématique de manière pédagogique. Pour éduquer les étudiants à être « entrepreneurs de leurs propres carrières », le professeur met donc l’accent sur la création d’un projet à base solide. Et pour cela, il utilise ce que l’on appelle le crowdfunding, le financement participatif.

Pour terminer leurs années d’études, les étudiants de l’IHECS doivent présenter un mémoire médiatique. Les élèves en publicité doivent construire tout le marketing qui entoure une marque, ceux de relations publiques, effectuer la campagne de communication d’une entreprise et pour les journalistes, réaliser un reportage en radio, vidéo, photo ou presse écrite.

Avoir recours au crowdfunding aide non seulement les étudiants à préfinancer leurs projets, mais leur enseigne aussi à bien les structurer et à les présenter de la meilleure manière qu’il soit pour donner envie à des personnes tierces d’y participer financièrement. Cette initiative permet donc de savoir si le projet a vraiment une audience et si les gens sont prêts à le « consommer ».

Monsieur Van Achter a commencé cette pédagogie par l’utilisation de la plateforme KissKissBankBank, la plus répandue dans le milieu francophone. Mais il a aujourd’hui étendu son ambition. Il a mis en place, avec l’aide de l’IHECS, un site de financement participatif qui leur est propre. Un outil qui se veut le plus précis possible afin d’être au service des intentions pédagogiques de l’école. Par exemple, elle résout le problème du « tout ou rien », à savoir que l’argent est récolté même si l’objectif n’est pas atteint et permet de retirer l’argent alors que la campagne est encore en cours. Un avantage que n’offrait pas l’autre service.

« The Real Life Super Heroes »

En plus du côté éducatif, le crowdfunding permet aux étudiants d’étendre leurs recherches de sujets. Jim, Robert, Louise et Juliette font partie des étudiants qui testeront les avantages ou les inconvénients de cette nouvelle plateforme proposée par l’IHECS. Leur projet ? Un reportage vidéo de 26 minutes sur les super héros du réel à New-York. Ces « real life super heroes  » sont des citoyens lambdas qui revêtent capes et atours de justiciers pour arpenter les rues de leurs quartiers et venir en aide aux plus démunis, luttant contre la violence, la pauvreté et l’insécurité.

Fallen Boy, Freedom Fighter, Mr. Xtreme et Vortex de la Xtreme Justice League
Fallen Boy, Freedom Fighter, Mr. Xtreme et Vortex de la Xtreme Justice League © Reuters

Caméra à l’épaule, ces quatre jeunes étudiants en journalisme souhaiteraient donc suivre de près un maximum de super-héros pour lever le masque sur un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Mais toutes ces attentes ont un coût. Pour financer leur reportage, la plateforme de financement participative est une aubaine. « En tant qu’étudiant, le recours au financement participatif apparaît comme indispensable à la réussite de notre projet. L’objectif pour le moment c’est de récolter le maximum de fonds. Plus nous nous rapprocherons du montant espéré (6500 euros), plus nous serons en mesure de proposer un travail de qualité« , explique Jim.

Robert, un autre membre du groupe, met l’accent sur le fait que la plateforme de l’IHECS est bien construite, mais qu’il existe, selon lui tout de même un problème de visibilité. « Cette plateforme est bien moins accessible qu’un Kisskissbankbank, il nous faut donc redoubler d’effort pour atteindre un plus large public. » Ce que Damien Van Achter voit comme un bon exercice : « La plus grande importance réside dans les porteurs de projets. Il est vrai que notre plateforme est moins visible, mais c’est la manière d’utiliser les réseaux sociaux, d’être présents et énergiques, de bien vendre son projet qui le transportera le mieux.« 

C’est dans cette optique que Damien Van Achter souhaite former les étudiants. Il ne s’agit pas juste de demander de l’argent, mais d’apprendre à construire un projet consistant et rigoureux dans un système médiatique qui a complètement changé où le numérique est omniprésent.

Pour en savoir plus sur ces super-héros, voici la page des étudiants. Pour ceux qui souhaiteraient les aider dans leur projet, vous pouvez visiter leur crowdfunding.

Par Ornella Diaz Suarez

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