Benoît Lutgen et Olivier Maingain parviendraient-ils à proposer une autre façon de gouverner à Bruxelles ? © NICOLAS MAETERLINCK/belgaimage

Crise politique francophone : une semaine décisive commence

La semaine qui commence sera déterminante pour le cdH et son président Benoît Lutgen qui a rompu il y a plus de deux mois son alliance avec le PS dans les entités fédérées.

Il pourrait amorcer des négociations avec le MR et DéFI pour constituer une nouvelle alliance en Fédération Wallonie-Bruxelles ou se voir contraint de s’asseoir à la table d’une union francophone alliant son parti, le MR, DéFI et le PS. Et si le blocage persistait, la question de la démission des ministres cdH en Fédération, et éventuellement à Bruxelles, se poserait avec insistance.

Lundi passé, le président de DéFI, Olivier Maingain, a transmis à ses homologues des autres formations 80 propositions relatives à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce lundi à 11h30, le parti réunira son bureau pour faire le point de la situation et des réponses reçues. Le cdH devrait également réunir son bureau hebdomadaire mais rien n’indique qu’une décision particulière sera prise.

Jusqu’à présent, DéFI a privilégié en Fédération Wallonie-Bruxelles une alliance regroupant des ministres issus des gouvernements wallon et bruxellois. A Bruxelles, l’option du statu quo de la majorité semble la plus probable. Le PS resterait donc dans le jeu. Or, le cdH n’en veut plus et le président du MR, Olivier Chastel, a fait savoir qu’il n’entendait pas lui non plus entrer dans une coalition incluant les socialistes. Le jeu paraît donc bloqué. Interrogé samedi dans « Le Soir », M. Maingain a répété sa faveur pour une formule d’union afin d’obtenir le plus large consensus francophone et pérenniser de la sorte l’institution.

« Si ce n’est pas possible, M. Lutgen poursuivra avec le PS au sein du gouvernement actuel. Que préfère-t-il? Rester dans un tête-à-tête avec le PS ou rassembler plus largement? A lui de choisir », a-t-il précisé dimanche, interrogé par la RTBF.

La discrétion est de mise dans les partis. Chacun semble marcher sur des oeufs. Il a fallu attendre jeudi pour qu’il y ait un entretien entre MM. Maingain et Chastel. Vendredi, MM. Maingain et Lutgen ne s’étaient pas encore parlés. Le week-end aura sans doute été riche en contacts multiples dont l’issue demeure incertaine.

Le gouvernement de la Fédération doit faire sa rentrée ce mercredi 30 août, deux jours avant la rentrée des classes.

Lundi passé, M. Maingain n’excluait pas de convoquer une réunion des partis francophones en sa qualité de président le plus ancien. Mais une telle initiative implique que les contacts informels de la semaine passée aient permis de dégeler les positions de chacuns et d’esquisser quelques convergences. Si rien ne bouge, la Fédération Wallonie-Bruxelles et Bruxelles sont menacées de paralysie. A moins que les parlements ne prennent la relève des exécutifs. Les Verts ont exclu de revenir dans une majorité avant que les électeurs ne se soient prononcés mais ont assuré qu’ils mèneraient un travail constructif dans l’opposition.

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