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Crise politique francophone : Maingain exige du MR de faire le ménage

« Nous demandons au MR de clarifier sa position » sur « trois points », a précisé lundi dans Le Soir le président de DéFI, Olivier Maingain, qui enverra dans la journée aux autres formations politiques ses « conditions » préalables à des négociations pour entrer au gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).

Les propositions DéFI, qui seront transmises dans l’après-midi aux « différents partis, comme base de discussion », appellent entre autres le MR à « mettre de l’ordre dans les institutions où il est et où il a participé aux scandales ». « Il est en majorité avec le PS à la Ville de Bruxelles et en province de Liège, là où les scandales sont nés. S’il veut être cohérent, il doit changer sans délai ces majorités », explique Olivier Maingain dans son entretien avec le quotidien.

« La deuxième clarification (…) concerne la gouvernance », poursuit-il. « Jusqu’où le MR adhère-t-il à la charte de gouvernance publique pour Bruxelles que nous avons présentée mi-juillet avec Ecolo et Groen? ». Au fédéral, les réformateurs se sont ralliés « à la proposition minimaliste de la N-VA », déplore le Bruxellois, qui demande en FWB une « dépolitisation de la fonction publique ».

Accusant le président du cdH, Benoît Lutgen, d’avoir « ouvert la boîte de Pandore d’une nouvelle réforme de l’Etat » en claquant la porte au nez du PS, Olivier Maingain prône en outre une « fortification de la Communauté ». « Nous demandons un engagement solennel de tous les partis francophones pour pérenniser la Communauté et ses compétences. Nous nous opposons à tout transfert de compétences vers les Régions », lance le président du parti amarante, qui rejette sur le cdH la responsabilité de la crise actuelle.

Pour Bruxelles, M. Maingain prône la stabilité. Sur les ondes de la Première, il a d’ailleurs lancé un appel au cdH bruxellois. « Soit rester solidaire des intérêts de Bruxelles et des francophones, soit faire allégeance directement ou indirectement à la N-VA et ouvrir la voie au confédéralisme. Je leur fais confiance pour ne pas sacrifier l’essentiel, c’est-à-dire l’existence même de la Région de Bruxelles face au danger de la N-VA », commente-t-il.

Dans l’interview qu’il a accordée au quotidien mais aussi en radio, M. Maingain s’exprime aussi sur des dossiers concrets, plaidant entre autres pour une amélioration de la qualité et des performances de l’enseignement francophone.

Son parti demande ainsi l’abrogation « pure et simple du décret Inscription ». « L’excellence doit être la condition de notre enseignement. Il n’y a pas lieu de considérer que des écoles sont trop élitistes; il faut donner à chaque enfant le moyen d’atteindre son excellence », estime le président de DéFI.

« Il est peut-être temps de remettre en cause ce qui a échoué et de revenir à la liberté de choix des parents », précise-t-il. « Si on veut bien parler de cela, je suis prêt à aller à une table de négociations. Si pas, si on ne veut faire que le jeu partisan de l’exclusion (…), moi je ne participerai pas. »

M. Maingain présentera un « certain nombre d’objectifs » chers à son parti lors d’une conférence de presse lundi après-midi.

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