© Belga/Afp

Côte d’Ivoire : combats au sol après les frappes vers la résidence de Gbagbo

Des combats au sol, à l’arme lourde et légère, opposaient lundi matin les forces du président sortant Laurent Gbagbo et celles de son rival Alassane Ouattara dans le quartier de la résidence de Gbagbo à Abidjan, quelques heures après des frappes de l’ONU et de la France vers ce bâtiment, a rapporté lundi un témoin.

« Ça tire à l’arme lourde, et on entend des rafales d’arme automatique », a-t-il indiqué lundi matin, précisant que les combats n’avaient pas lieu dans les environs immédiats de la résidence, mais dans une zone comprise entre la télévision d’Etat RTI et l’Ecole de gendarmerie, deux autres fiefs du chef de l’Etat sortant, également situés dans le quartier de Cocody (nord).

La nuit de dimanche à lundi, l’ONU et la France ont poursuivi leurs tirs en direction de la résidence du président sortant Laurent Gbagbo, tandis que le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, déclarait avoir demandé aux Nations unies d’agir pour « neutraliser les armes lourdes » de Gbagbo.

Une troisième vague de tirs de missiles vers la résidence du président sortant a eu lieu avant 23H00, alors que l’opération, qui vise aussi le palais présidentiel et des camps militaires, avait commencé peu avant 17H00, a-t-on appris de source proche de l’opération.

L’Onuci et la force française Licorne ont de nouveau tiré des missiles dimanche après-midi près de la résidence de Laurent Gbagbo, toujours retranché dans son bunker, mais dont les forces ont réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan face aux combattants pro-Ouattara.

« L’utilisation continue des armes lourdes contre les populations civiles, les chancelleries, les résidences des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, (la mission onusienne) Onuci et le Golf hôtel (QG de Ouattara) par l’ancien président Laurent Gbagbo, ses miliciens et ses mercenaires met dangereusement en péril la vie des populations civiles et leurs attentes légitimes de paix », accuse-t-il dans un communiqué.

« Aussi » Ouattara « a-t-il saisi ce jour » le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon « pour la neutralisation de ces armes lourdes, conformément à la résolution 1975 » votée le 30 mars par le Conseil de sécurité, poursuit-il.

« Cette opération vise à assurer de façon durable, la protection des populations civiles, la normalisation de la vie à Abidjan et la reprise des activités sur l’ensemble du territoire national », conclut-il.

Les avocats français de Alassane Ouattara, Jean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard, ont publié dimanche à Paris un texte exhortant l’ONU et la France à « éliminer sans délai les armes lourdes, neutraliser les miliciens à la solde de Gbagbo qui constituent une force d’occupation illégale, et remettre à la justice le candidat battu ».

Le texte, transmis à la présidence française et à l’ONU, a été écrit à leur initiative, mais « avec l’accord de M. Ouattara » auquel il a été soumis, a précisé Me Benoit.

Pour les avocats, une telle intervention « est l’esprit et la lettre de la résolution 1975 du Conseil de sécurité » du 25 mars, qui appelle notamment à utiliser « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils et empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les populations civiles.

La France, et l’ONU, ont toujours assuré que leurs forces n’avaient pas pour mission de renverser Laurent Ggbabo.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire