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COP22: « Les efforts pour 2030 seront compliqués »

« Les objectifs climatiques pour la Belgique pour 2020 étaient modestes et seront rencontrés sans difficultés. L’objectif pour 2030 sera lui plus compliqué et exigera de gros efforts », a commenté mardi la ministre fédérale de l’Energie Marie-Christine Marghem lors d’un débat en commission de la Chambre consacré au sommet de Marrakech sur le climat (COP22).

D’ici 2020, la Belgique doit réduire ses émissions de CO2 de 15% par rapport à 1990. Mais pour 2030, cette diminution devrait atteindre 40% pour l’ensemble du continent européen. La Belgique attend toujours l’objectif national qui lui sera attribué dans cette perspective, mais il devrait tourner autour des 35%.

« D’ici la fin de cette année, nous connaîtrons le chiffre pour notre pays », a commenté Mme Marghem. « La hausse sera exponentielle et les efforts demandés grands ».

La ministre se tourne dès lors vers les Régions pour la concrétisation. « Tout le monde sait qu’il y a deux aspects où des mesures très concrètes doivent être prises, c’est le transport et l’efficacité énergétique. Ces matières sont dans les mains des Régions », a-t-elle ajouté.

A Marrakech, la Belgique ne négocie pas directement en son nom, mais au sein de la délégation de l’Union européenne. Elle peut toutefois tenter de mener la position européenne dans l’une ou l’autre voie. A cet égard, selon Mme Marghem, l’an dernier à Paris (COP21), une grande attention a été accordée à la ‘mitigation’ du réchauffement, à savoir les mesures pour en réduire les effets néfastes, et fort peu aux mesures d’adaptation au changement climatique en cours.

« Lors des prochaines négociations, un nouvel équilibre devra être trouvé avec une attention plus importante à l’adaptation », juge la ministre.

La Belgique défend également la conclusion d’un accord pour réduire les émissions du secteur aérien.

Le mois dernier, l’organisation internationale de l’aviation civile (ICAO) est parvenue à un accord prévoyant une stabilisation des émissions de ce secteur à l’horizon 2020. D’ici 2050, celles-ci devront avoir diminué de moitié par rapport à 2005.

« Cet accord n’est pas vraiment ambitieux, mais nous estimons toutefois très positif qu’un accord ait pu être trouvé. Celui-ci pourra servir de base pour des objectifs plus ambitieux », a commenté de son côté Patricia Grobben au nom du SPF Environnement devant les députés.

La ministre ne s’est guère épanchée mardi sur le soutien financier aux objectifs climatiques. L’accord de Paris prévoit, à partir de 2020, le transfert annuel de 100 milliards de dollars des pays riches vers les pauvres, principales victimes du réchauffement provoqués essentiellement par les pays riches.

La Belgique ne débourse actuellement que 50 millions d’euros par an à cet effet, un montant jugé « largement insuffisant » par le CNCD.

« Il s’agit d’un choix politique de l’ensemble du gouvernement », s’est défendue Mme Marghem.

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