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COP 21: la contribution financière belge est « minimaliste », juge DéFI

La contribution 2015 belge au financement de l’effort international en matière d’effets du changement climatique, de l’ordre de 50 millions d’euros, est « minimaliste », a jugé DéFI lundi, alors que s’ouvrait à Paris la Conférence internationale sur le climat (COP 21).

Pour DéFI, l’accord climat intervenu entre les Régions et le Fédéral le 26 octobre dernier en vue de la conférence de Paris et depuis lors avorté a démontré le fait que l’Etat fédéral affirme insuffisamment son engagement en faveur des sources d’énergies renouvelables, ainsi qu’en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Aux yeux de la formation amarante, l’absence d’accord, jusqu’à lundi après-midi, est révélateur d’une « mainmise inquiétante de plus en plus marquée de la N-VA sur tous les grands enjeux de ce pays et le délitement de l’autorité de l’Etat fédéral dans un dossier crucial ».

Plus largement, DéFI a rappelé l’urgence de répondre au constat de dérèglement climatique, causé par l’activité humaine et affirmé par le GIEC, ainsi qu’à l’objectif de maintenir le réchauffement global de manière significative sous la limite des 2 degrés, qui doivent faire l’objet d’un accord.

Le parti Démocrate Fédéraliste Indépendant a par ailleurs demandé que l’accord sur le climat lors de la COP 21 marque un objectif de transition énergétique, juridiquement contraignant en matière de réduction de gaz à effet de serre d’une part et de désengagement à l’égard des énergies fossiles d’autre part, au profit d’un modèle énergétique plus durable qui agisse positivement au regard du dérèglement climatique.

DéFI a enfin recommandé à l’Union européenne d’être attentive. La lutte contre la pauvreté dans le monde doit prendre en compte la lutte contre le réchauffement climatique.

« Paris se présente mieux que Copenhague »

Pour Philippe Henry, sénateur (Ecolo), ancien ministre wallon de l’Environnement et membre observateur de la délégation belge dans la capitale française, la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21) se présente sous de meilleurs auspices que la Conférence de Copenhague (COP15), qui s’était soldée en décembre 2009 par un échec.

L’écologiste, qui a participé à cinq conférences climatiques, dont celle de Copenhague, en tant que ministre wallon de l’Environnement, voit plusieurs motifs d’optimisme pour Paris, comme le contexte environnemental qui a fortement évolué. « Le changement climatique est là, il est palpable. Sept mois de l’année 2015 ont été les plus chauds jamais enregistrés », relève-t-il.

Philippe Henry souligne également la bonne préparation réalisée très en amont par la France, avec différents rendez-vous, parfois de niveau ministériel, organisés ces derniers mois. La note de synthèse elle-même, qui sert de base aux négociations à Paris, fait une cinquantaine de pages là où les discussions de Copenhague avaient débuté sur un texte de 180 pages, ce qui avait contribué à embourber les négociations.

Philippe Henry juge également « plutôt encourageants » les discours prononcés ce lundi par les chefs d’Etat présents à Paris -notamment les présidents américains et chinois-, évoquant la volonté de maintenir à maximum deux degrés le réchauffement ainsi que le principe de responsabilité « commune et différenciée » des Etats face aux changements climatiques.

« L’accord de Paris sera un bon accord s’il confirme l’objectif des deux degrés, voire une limitation du réchauffement à 1,5 degré, et s’il enregistre des avancées sur la question du financement pour que les pays qui subissent le réchauffement climatique puissent s’adapter », poursuit l’ancien ministre wallon, qui verrait aussi d’un bon oeil la mise en place d’un mécanisme structurel de financement du fonds vert pour le climat par le biais d’une « taxation du CO2 au niveau mondial ».

Enfin, Philippe Henry qualifie « d’assez ridicule » la situation belge alors que gouvernements fédéral et régionaux peinent depuis des années à se mettre d’accord sur la répartition de l’effort climatique pour la période 2013-2020. « On a les chefs d’Etat du monde entier qui s’expriment ici à Paris sur l’après-2020 et puis on a les ministres belges qui communiquent les uns après les autres sur leur non-accord qui est déjà daté », constate l’écologiste.

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